Ils se côtoient chaque année dans le classement des plus grosses fortunes. Eux, ce sont les membres de grandes familles françaises. Parmi les plus fortunés de notre Hexagone voire pour certains du monde. Deux journalistes du Monde, les reporters Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider se sont penchées sur ces dynasties, les étudiant sous tous les angles, et proposant leur histoire dans leur série Successions. Si elles y ont analysé les Arnault, mais aussi les Lagardère, cette fois-ci, il est temps de se pencher sur les Leclerc. Et plus précisément d'entrer dans le bureau de Michel-Edouard Leclerc, que l'on appelle "MEL" dans le monde de la distribution.
Edouard Leclerc était le fondateur de cette coopérative commerçante homonyme devenue une enseigne mondiale de la grande distribution, mais c'est son fils Michel-Edouard, 72 ans, qui en a repris les rênes. Patron préféré des Français, il n'est pas près à laisser la suite. Lorsqu'il ne passe pas ses week-end à Landerneau dans le Finistère, fief familial breton, c'est au bureau, que l'on retrouve celui qui a toujours la même allure juvénile, "jeans, baskets et sac à dos porté avec détachement sur une seule épaule".
C'est au sein de ce "vaste" bureau d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), au siège du groupe, que les journalistes ont rencontré MEL. À quoi ressemble cette pièce ? "Une véritable caverne d'Ali Baba, bric-à-brac de somptueuses maquettes de bateaux, de gadgets au logo de la chaîne de supermarchés, de reproductions de Picasso et d'affiches du Tour de France, de pochettes de disques de Louis Bertignac ou de Nolwenn Leroy, et d'un Toblerone géant à son nom", peut-on lire dans le papier lui étant consacré. Un bureau à la décoration du coup plutôt éclectique et qui en dit long sur Michel-Edouard Leclerc.
Décrit comme un éternel adolescent, ce Breton est un adepte du name-dropping, qui ne manque pas de placer des références culturelles et des noms dans chacune de ses phrases. "Je suis un ado pas fini", fait-il savoir, amusé lui-même de ce constat.