La défaite du XV de France face à l'Angleterre il y a 15 jours (9 à 17), avait déjà été une pilule difficile à avaler. Celle contre l'équipe italienne samedi après-midi est une véritable claque pour les rugbymen français qui ont dû s'incliner 21 à 22, sur le stade romain.
Si les Italiens triomphent, ivres de joie et presqu'incrédubles d'avoir réussi à vaincre l'équipe française, qu'ils n'avaient battue qu'une fois en 1997 avant leur admission au sein du tournoi des VI Nations, du côté français, l'incrédulité est également de mise, mais teintée de larmes.
Dans un premier temps, les joueurs tricolores s'empressent de grimper dans leur bus pour regagner leur hôtel, laissant leur capitaine, Thierry Dusautoir, et leur sélectionneur, Marc Lièvremont, affronter seuls les questions des médias, comme l'impose le protocole du Tournoi. Finalement, un point-presse sera improvisé dans l'hôtel cinq étoiles des Bleus, qui acceptent de ne plus jouer à cache-cache.
Et face aux journalistes, nos rugbymen refusent de se trouver de fausses excuses : ils ont été mauvais, un point c'est tout. Le plus virulent est sans aucun doute l'arrière tricolore, Maxime Médard : "On est tous dans le même bateau, on a été nuls, archi-nuls aujourd'hui. De perdre contre l'Italie, c'est pire que de perdre 60 points contre l'Australie, je crois. Je pense qu'on passe pour la risée de la France, y a rien à dire par rapport à ça. On est nuls, on est nuls, c'est tout. On va se taire, on va fermer notre gueule un peu et avancer, c'est tout. Je pense qu'on va avoir toutes les critiques du monde aujourd'hui. Pourtant, on avait le match en main, on marque deux essais. On manque d'un peu de jugeotte... et d'une belle paire de couilles !" " Et d'ajouter : "Si j'avais une corde, je me pendrais. Non, je plaisante mais j'ai envie de me cacher. Les Italiens ont fait le match parfait pour nous battre. Je ne comprends pas pourquoi on a fait autant de fautes. On a du mal à franchir et à marquer. Même si on a mis deux essais, c'est un échec total."
Marc Lièvremont, déjà fortement attaqué depuis quelque temps, est bien sûr la première cible des critiques des journalistes et des supporters. Mais pour l'équipe, la responsabilité est collective, la solidarité doit rester une priorité. Ainsi, Thierry Dusautoir tient à défendre son coach : "Dans l'ensemble, on est tous conscient qu'on a été loin d'être à la hauteur (...) On pensait tous qu'on était à l'abri de ce genre de déconvenue, malheureusement, on n'a pas été au niveau. Après, ce qui se passe dans le groupe et sur nos relations avec Marc, il faut arrêter de chercher la petite bête, à nous de travailler et de nous remettre en question."
Si cette remise en question est plus qu'inévitable, à 6 mois de la Coupe du Monde qui se déroulera en Nouvelle-Zélande, saluons toutefois leur maturité et leur fair-play, des valeurs qui ont manqué aux footballeurs lors de la dernière Coupe du Monde en 2010.
Laissons donc les mots de la fin au beau gosse Maxime Médard : "Ça peut être notre pire moment en équipe de France. C'est comme ça qu'on voit les grands joueurs. Quand ils sont au fond, ils remontent et avancent. Là, on a touché le fond."