
S’il n’a pas forcément été le joueur le plus talentueux de sa génération, Sébastien Chabal en a en tout cas été le plus populaire et le plus marquant. Arrivé dans le rugby professionnel en 1998, le natif de Valence (Drôme) prend sa retraite en 2014 après deux dernières années du côté de Lyon. Une très belle carrière pour le troisième ligne, qui remporte le Tournoi des Six Nations à deux reprises, en 2007 et 2010. Après les terrains de rugby, le grand gaillard d’1m91 a parfaitement su assurer sa reconversion professionnelle en devenant un consultant apprécié des amoureux de rugby.
Sébastien Chabal, dont la fille Lily-Rose est une artiste déjà douée, a accepté de se confier sur sa vie dans l’émission Legend. L’occasion pour celui que les Britanniques surnomment le Caveman (l’homme des cavernes) de revenir sur l’un des problèmes du rugby qui revient de plus en plus dans les débats ces dernières années. Sport de contact par excellence, les joueurs sont amenés à subir de gros chocs plusieurs fois par match et certains terminent même avec des commotions cérébrales. Malheureusement pour l’ancien joueur de 47 ans, son style de jeu favorise les percussions et visiblement, il en paye le prix aujourd’hui. “Je n'ai aucun souvenir d'une seule seconde d'un match de rugby que j'ai joué. Et je ne me souviens pas d'une seule des 62 Marseillaises que j'ai vécues”, lâche-t-il dans l’émission présentée par Guillaume Pley.
Sébastien Chabal, épatant lors d'une épreuve de Fort Boyard il y a quelques années, souffre aujourd’hui d’importantes pertes de mémoire et c’est la première fois qu’il le dit. “Je n'en parle pas car ça ne regarde que moi. Beaucoup d'actions sont réalisées par des collectifs, parce qu'il y a ‘le pâté qui a touché la boîte’, comme on dit dans le milieu”, ajoute l’ancien rugbyman, qui ne voit pas l’intérêt d’aller voir un médecin dans son cas. “La mémoire ne reviendra pas…”, rétorque-t-il, fataliste.
Une confession importante pour faire comprendre la dangerosité que peuvent représenter certains sports lorsqu’ils sont pratiqués à un niveau professionnel. Dans le cas de l’ancien rugbyman, méconnaissable sans sa barbe, la perte de mémoire ne s’arrête malheureusement pas qu’à ses années sur les terrains du Top 14. “J'ai quelques souvenirs d'enfance, mais encore. Je pense que c'est parce qu'on me les a racontés”, avoue Sébastien Chabal, avant d’expliquer son quotidien pour le moyen étrange : “Je n'ai pas cette mémoire des moments passés. Quand j'en parle à la maison avec ma femme, je lui dis que j'ai l'impression que ce n'est pas moi qui ai joué au rugby. Et comme j'ai toujours pensé être un peu un imposteur, vu que je suis arrivé là un peu par hasard... Avec le fait de ne pas se souvenir, j'ai l'impression que ce n'est pas moi.”