Le 20 novembre 1995, près de 23 millions de téléspectateurs étaient réunis devant leurs écrans pour regarder "l'interview de la décennie", celle de Lady Diana pour l'émission Panorama, diffusée sur la BBC. Lors de cet entretien filmé dans un salon du palais de Kensington, la princesse de Galles avait alors évoqué pour la première fois la liaison du prince Charles avec Camilla Parker-Bowles en déclarant : "Il y avait trois personnes dans ce mariage, donc ça faisait un peu de monde". Les parents de William et Harry vivaient alors séparément, mais ils n'étaient pas encore divorcés. 25 ans plus tard, voilà que les coulisses de cette interview historique font débat. Earl Spencer, le frère de Lady Di, reproche à la BBC et son journaliste Martin Bashir, qui a réalisé l'entretien, d'avoir menti pour gagner la confiance de Diana...
Dans une lettre adressée à la BBC et son directeur général Tim David, publiée par le Daily Mail le 2 novembre 2020, Earl Spencer affirme que Martin Bashir lui a montré de faux relevés bancaires laissant penser que deux employés du palais avaient été payés pour transmettre des informations sensibles sur Diana. "Si je n'avais pas vu ces déclarations, je n'aurais pas présenté Bashir à ma soeur, Earl Spencer a-t-il expliqué dans un mail relayé par le Daily Mail et datant de la fin octobre. A son tour, il serait juste resté l'un des milliers de journalistes espérant avoir une petite chance de lui parler, sans aucune perspective réaliste de le faire." Diana, son frère et le journaliste se sont finalement rencontrés le 19 septembre 1995.
Toujours dans l'espoir de confirmer cette interview, Martin Bashir a également envoyé un fax à Earl Spencer pour appuyer la rumeur selon laquelle le prince Charles aurait entretenu une liaison avec la nounou de William et Harry, Tiggy Legge-Bourke. Piquée dans sa jalousie, déjà à vif avec l'affaire Camilla, Diana aurait été d'autant plus motivée à parler.
Au nom de sa soeur, décédée en 1997, Earl Spencer est bien décidé à régler ses comptes. Le vicomte de 56 ans demande à la BBC d'ouvrir une enquête. Pourtant, en 1996, une première enquête menée par la chaîne avait conclu que ces documents falsifiés n'avaient joué aucun rôle déterminant dans l'organisation de l'interview... La BBC a-t-elle véritablement "blanchi" le journaliste Martin Bashir comme l'affirme Earl Spencer ? "Tout va finir par sortir. La pure malhonnêteté de ce dont j'ai été témoin à la BBC il y a 25 ans (...) l'exige."
La BBC s'est déjà excusée publiquement, en annonçant une nouvelle enquête, bien que Martin Bashir ne soit pas en mesure de s'expliquer à cause de son état de santé. Pour autant, Earl Spencer souhaite que la chaîne s'excuse auprès de sa célèbre soeur à titre posthume.