Avec son chapeau, son veston masculin et sa franchise irrésistible, Annie Hall a fait de Diane Keaton une icône du cinéma de Woody Allen. L'actrice reste son égérie pendant une dizaine d'années et de films tout en côtoyant Le Parrain de Coppola. Plus discrète au fil des années, elle s'est essayée à la mise en scène (Les liens du souvenir avec Andie MacDowell, Raccroche ! avec Meg Ryan) et s'amuse régulièrement dans des comédies comme Tout peut arriver ou le récent Morning Glory avec Harrison Ford.
Mais Diane Keaton est une actrice discrète qui attise la curiosité avec son autobiographie, Une fois encore, aux éditions Robert Laffont. Elle revient notamment sur une période sombre de sa jeunesse où elle luttait contre la boulimie : "Je ne pense pas que ça s'appelait comme ça à l'époque. C'était juste une astuce qu'on pouvait faire. C'est un problème horrible. Laid et ignoble" confie t-elle aux américains dans People.
Dans le magazine Elle, la comédienne revient également sur plusieurs épisodes de sa vie, même si "C'était parfois ennuyeux !" plaisante t-elle. Cet humour charmant lui permet notamment de s'attarder sur ses débuts difficiles : "Les premiers temps, à New York, j'étais seule, j'ai dû me prendre en charge, j'avais des auditions, des échecs, je passais de longs moments sans travailler... Je tournais des pubs pour payer le loyer et je ne savais toujours pas si j'y arriverais. La thérapie par la parole a joué un grand rôle dans ma vie, et c'est la boulimie qui m'y a menée". Oscarisée pour Annie Hall et nominée à trois autres reprises, elle ne se voit pourtant pas comme une actrice exceptionnelle : "J'ai souffert depuis le début, je n'ai jamais cru que j'étais assez douée. Pour faire ce métier, il faut être bagarreur. A moins, bien sûr, de matrîser parfaitement la technique comme Meryl Streep ou Helen Mirren, qui sont la définition d'une grande actrice. Moi, je ne suis pas comme ça."
C'est véritablement sa rencontre avec Woody Allen qui donne à sa carrière un élan explosif : "Je lui dois ma carrière. J'avais joué dans Le Parrain avant ça, mais je n'allais pas percer. C'est grâce à lui si je vous parle aujourd'hui." Comme ses autres amours Warren Beatty et Al Pacino, celui-ci a accepté que Diane Keaton utilise ses lettres dans le livre, sans toutefois s'y plonger : "Je ne l'imagine pas le lisant. On ne se parle plus vraiment et on se voie très rarement."
Mère adoptive de deux enfants, la star de 65 ans avoue également que sa vie a été une question de choix : "J'ai eu toutes ces opportunités, je les ai saisies, et je me suis laissé emporter. Le prix à payer, c'est que ça m'a mise à l'écart de ma famille. La célébrité affecte tout le monde autour de vous. Je n'ai pas eu de vie de famille, je ne me suis pas mariée, mais j'ai réussi d'autres choses. Le bilan est positif." Inépuisable et optimiste, Diane Keaton ne manque d'ailleurs pas de projets. Bientôt à l'affiche de la comédie The Wedding avec Robert De Niro , Amanda Seyfried et Katherine Heigl, elle prépare plusieurs projets avec la prestigieuse chaîne HBO.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans Elle, numéro de novembre 2011.