La NBA pensait enfin s'être débarrassé de son propriétaire raciste Donald Sterling, qui a visiblement un problème avec les Afro-Américains. La vente de sa franchise des Clippers de Los Angeles était actée, et l'homme d'affaires de 80 ans semblait avoir accepté la vente. Jusqu'à ce qu'il décide d'aller en justice afin de contester la vente. L'occasion pour lui de faire la démonstration de tout son talent oratoire en traitant son épouse de "truie".
Une vente à 2 milliards de dollars contestée
Au coeur d'un tourbillon médiatique depuis la révélation d'une conversation où il tenait des propos outranciers à l'endroit des Afro-Américains, Donald Sterling, propriétaire des Clippers de Los Angeles, était persona non grata au sein de la NBA. Celle-ci pensait s'être débarrassée du milliardaire lorsque Shelly, son épouse dont il est séparé, avait signé avec Steve Ballmer, ex-boss de Microsoft, un protocole d'accord pour 2 milliards de dollars, quand la franchise avait été achetée 12 millions de dollars au début des années 80.
Mais si l'odieux propriétaire s'était déclaré heureux de la vente, il a depuis changé d'avis et tente d'empêcher la vente par tous les moyens. C'est en ce sens que s'est ouvert le procès lundi 7 juillet dernier, en l'absence de Donald Sterling, devant la Los Angeles Superior Court, spécialisée dans les affaires successorales, alors que la défense de l'octogénaire avait tenté d'annuler le procès en le renvoyant devant un tribunal fédéral.
"J'ai faim"
Me O'Donnell, l'avocat de Shelly Sterling, a appelé à la barre le docteur Meril Platzer, neurologue spécialisé dans la maladie d'Alzheimer, qui a examiné Donald Sterling à la demande de son épouse. Malgré les tentatives des avocats du propriétaire des Clippers pour faire rejeter le témoignage, celui-ci s'est montré accablant pour Donald Sterling. Deux scanners du cerveau et 80 minutes d'entretien ont permis au Dr Platzer de conclure qu'il était bien atteint d'Alzheimer "depuis au moins trois ans, possiblement depuis cinq ans". Et lorsque Me O'Donnell lui a demandé quelle avait été la réaction de Donald Sterling en l'apprenant, elle a répondu : "Il a dit 'j'ai faim, je veux manger quelque chose.'"
Le juge Lavenas doit se prononcer sur la procédure qui a conduit Donald Sterling à perdre, en raison de son état de santé, son statut d'administrateur du trust familial qui contrôle les Clippers de Los Angeles.
Shelly Sterling, une "truie" pour son époux
Mardi, Donald Sterling, cette fois-ci présent à l'audience, a répété qu'il ne vendrait "jamais, jamais" son équipe, malgré ce qu'il avait pu dire les semaines précédentes. Avant de s'en prendre à sa femme : "Je suis déçu par ma femme. Je lui faisais confiance. Je n'aurais jamais pensé qu'une femme ne prendrait pas la défense de son mari. Elle a eu peur de la NBA. Elle a cru que la NBA pouvait lui enlever tout ce qu'elle a obtenu en travaillant dur." Et de lui lâcher, devant tout le monde, alors qu'elle souhaitait venir près de lui : "T'approche pas de moi, truie." Classe, mais peu surprenant pour celui qui s'en était pris à Magic Johnson de la la pire des manières.
Toujours est-il que le procès s'est poursuivi, allant dans le sens de Shelly Sterling, qui assure que la condition mentale de son époux ne change rien, puisqu'elle avait un mandat pour effectuer la vente. "Je n'avais en tête que sa santé. Je voulais savoir ce qui se passait avec ses sautes d'humeur, ses cris, il avait quelque chose qui clochait", a-t-elle déclaré. Alors que l'avocat de Donald Sterling l'accusait d'avoir conspiré pour faire déclarer son époux dément, elle lui a balancé : "Vous vous souvenez de la manière dont il vous a parlé ?"
Shelly Sterling a une fois de plus expliqué qu'elle avait mandat pour vendre la franchise, et que son époux s'était déclaré "heureux" et "soulagé" de la vente. Le procès continue pour ce feuilleton dont la NBA se serait bien passée.