Vendredi, le Huffington Post révélait un enregistrement datant de 2005 où l'on entend Donald Trump discuter en coulisses avec le présentateur de l'émission Access Hollywood. Le futur candidat républicain à la Maison Blanche lui confie une mésaventure avec une femme sur laquelle il n'a pas réussi à mettre le grappin. Pourtant, le milliardaire avait des arguments, semble-t-il. "Quand vous êtes une star", les femmes "vous laissent tout faire", prétend-il. "Vous pouvez les attraper par la chatte", se vante même l'intéressé.
Lors du deuxième débat télévisé avec sa rivale Hillary Clinton, Trump s'est excusé en invoquant "une discussion privée de vestiaire". Dans son entourage, on a utilisé d'autres arguments afin de prouver que les propos misogynes et obscènes du candidat n'étaient pas si choquants que cela. C'est le cas de Scottie Nell Hughes, républicaine impliquée à ses côtés dans la course électorale, qui l'a défendu dans un débat avec Anderson Cooper et une commentatrice républicaine, Ana Navarro, sur CNN.
Son argument : le sexe fait vendre aux États-Unis. Elle cite ainsi pêle-mêle la trilogie Fifty Shades of Grey, celle de Twilight, le film Magic Mike ou encore les magazines Sports Illustrated ou Playboy. À l'écouter, ces monuments de la pop culture véhiculent bien pire que ce que Donald Trump a pu déclarer en 2005. En somme, les Américains s'emportent à propos de vieux propos alors que d'autres, sous couvert d'art, sont tout aussi choquants.
Mais ce qui a le plus interpellé les observateurs, c'est le cas Fifty Shades of Grey. La trilogie érotique d'E. L. James, adaptée au cinéma (et dont le 2e opus sortira en février prochain) a été prise à partie par plusieurs internautes. Au point de devenir un meme et de faire réagir son auteure. "Si les femmes sont outrées par les mots dégoûtants de Trump, qui a acheté les 80 millions d'exemplaires de Fifty Shades of Grey ? Grandissez", écrit le présentateur radio Joe Walsh, dont le message sera retweeté plus 7100 fois. On voit alors fleurir plusieurs montages faisant le parallèle entre ces Américaines choquées qui seraient pourtant les mêmes qui achètent un roman faisant l'apologie du sado-masochisme et de la soumission féminine à un homme riche. Sauf que, comme le dit fort justement une internaute : "À tous ceux qui utilisent l'analogie Fifty Shades of Grey pour justifier le comportement de Donald Trump : Fifty Shades est une histoire entre deux adultes consentants."
E. L. James a également dû sortir de son silence pour mettre fin à la polémique. "Le mot 'chatte' n'apparaît pas dans Fifty Shades of Grey. Et c'est une fiction. Vous savez. UNE FICTION", tonne l'écrivaine, visiblement désolée que son oeuvre ait été ainsi utilisée et détournée...