Avec ses cheveux noirs, ses yeux clairs et son visage fin, difficile de ne pas reconnaitre Elsa Zylberstein, l'un des piliers du cinéma français depuis plus de vingt ans. Cependant, l'actrice a décidé cette année de se lancer un énorme défi : se transformer entièrement en Simone Veil pour un biopic dont elle a eu l'idée après l'avoir rencontrée il y a plus de dix ans.
Avec l'aide de l'expérimenté Olivier Dahan, déjà réalisateur de La Môme sur Edith Piaf, et de plusieurs nutritionnistes, elle raconte au magazine Elle avoir dû prendre "huit kilos, ce qui n'est pas sans dommage sur la santé. J'ai pris du ventre, des cuisses, tout le monde pensait que j'étais enceinte." Pour le visage et la carrure, quatre à sept heures de maquillage par jour et les répliques des tailleurs Chanel originaux aident à construire l'image de la femme politique que tout le monde connait aujourd'hui, décédée en 2017 et entrée au Panthéon l'année suivante.
Mais ce n'est pas tout : Elsa Zylberstein, qui a traversé la mort de sa mère pendant le tournage, explique avoir travaillé absolument tous les aspects du personnage : "J'ai travaillé le rôle pendant un an. J'ai d'abord lu tout ce que je trouvais sur elle [...] puis j'ai rencontré ceux et celles qui l'ont connue [...] et puis sa famille évidemment. Un mot, une simple anecdote me nourrissait." Avec un organisme d'apprentissage de langues, elle a également appris à parler comme elle, en l'écoutant pendant plusieurs mois.
"Un matin, je me suis réveillée, décidée à parler " le Simone ". J'ai appelé le centre Tomatis, spécialiste de l'apprentissage des langues [...] ils me proposent de créer un programme sur mesure. Ils étudient mon oreille, ses fréquences, et pendant six mois j'écoute tous les discours de Simone, tous les jours, pendant environ une heure et demie. Je voulais que cela devienne une seconde nature."
Un rôle qui tient une grande importance dans la carrière d'Elsa Zylberstein, totalement habitée par le personnage de Simone Veil. Grande dame de la politique française, elle avait été arrêtée et déportée à Auschwitz plus jeune, avant de s'engager pour les droits des femmes. C'est notamment à elle que l'on doit la loi qui dépénalise l'avortement, votée en 1975.
Des combats sociétaux qui ont motivé l'actrice à proposer ce film à des producteurs et au réalisateur. "Je suis heureuse de voir le nombre de jeunes filles qui connaissent aujourd'hui Simone Veil, son parcours, ce qu'elle a accompli pour nous toutes. Sa bataille constante pour la dignité humaine".