Pour le magazine Paris Capitale, Emma de Caunes fait découvrir aux lecteurs son quotidien parisien du 11e arrondissement, elle qui habite avec son mari, le dessinateur anglais Jamie Hewlett, et sa fille Nina (13 ans), née de son histoire avec le chanteur Sinclair. Mais elle ne livre pas seulement ses adresses préférées, se laissant aussi aller à des confidences sincères. Elle revient sur son parcours, elle qui est l'enfant d'Antoine de Caunes et de Gaëlle Royer, réalisatrice de documentaires et graphiste.
"J'ai grandi en même temps que la notoriété de mon père", explique Emma de Caunes, en se souvenant des émissions dans lesquelles il excellait, notamment en faisant le pitre. En effet, si ses parents ont encouragé son goût pour le jeu, elle a dû faire face au fait d'être une "fille de" à l'école : "Les rapports étaient faussés, car beaucoup d'enfants voulaient devenir mes amis juste à cause de mon nom. Ce qui m'a valu pas mal d'amitiés intéressées, même si à l'époque je ne m'en rendais pas compte... J'avais surtout la désagréable impression de partager mon père avec tout le monde."
Quelle enfance a-t-on lorsqu'on est la fille d'une star de la télévision ? Emma de Caunes rappelle que ses parents étaient très jeunes lorsqu'elle est née: "Ils avaient respectivement 21 et 22 ans et n'étaient encore que des bébés !" Elle jouit d'une grande liberté et profite de l'insouciance des années 1980, un contraste fort avec l'époque actuelle et les derniers mois marqués par les attentats contre Charlie Hebdo et en novembre : "Je m'inquiète souvent pour ma fille adolescente", confie-t-elle. Emma de Caunes avoue pour sa part s'être éloignée rapidement de l'enfance : "J'étais rebelle, anti-tout. Entre 14 et 17 ans, j'ai fait toutes les conneries."
Elle n'a que 17 ans quand, repérée à la sortie de son lycée, elle est engagée pour faire des publicités. En 1998, elle a 22 ans quand elle obtient le César du meilleur espoir, grâce à sa performance dans Un frère. Le maître de cérémonie est cette année-là... son père !
Emma de Caunes devient une des actrices les plus prometteuses et demandées de sa génération. Mais, depuis quelques années, elle se fait plus rare. Elle revient sur les difficultés du métier, qu'elle décrit comme cruel : "Pendant un certain temps, vous êtes au top et tout le monde vous veut. Et puis, vous vous retrouvez au creux de la vague et plus personne ne vous désire sans que vous ne sachiez pourquoi. Il est vrai que je n'ai jamais été une carriériste. Que j'ai toujours voulu faire seulement ce dont j'avais envie."
Sereine professionnellement, celle qui a aimé jouer un rôle sensible dans Les Châteaux de sable, plus dramatique que ceux qu'on lui a proposés auparavant, est aussi apaisée sentimentalement. Elle parlera ainsi de son couple avec Sinclair, qu'elle a connu lorsqu'elle avait 17 ans : "Nous nous sommes regardés grandir." Aucun mot sur l'artiste André, dont elle a partagé la vie - on sait par ailleurs qu'elle a connu une relation qui l'a profondément marquée, il y a quelque temps, même si elle n'a jamais dit laquelle. Aujourd'hui, c'est dans les bras de son époux depuis 2011, Jamie, qu'elle se sent en accord avec elle-même : "Si, aujourd'hui, Jamie ne parle toujours pas le français, cela ne le dérange aucunement ! D'ailleurs, nous séjournons souvent en Angleterre."
Visiblement très famille, Emma de Caunes parle de son attachement à sa grand-mère, Jacqueline Joubert : "Elle était à la fois mon modèle, mon amie et ma confidente. On se voyait au moins une fois par semaine." Quant à son grand-père, Georges de Caunes : "Ce n'était pas un bavard, mais on s'écrivait beaucoup." Et puis il y a désormais Jules, le petit garçon de 7 ans que son père a eu avec Daphné Roulier : "Il est devenu à la fois mon petit frère et l'oncle de ma fille ! Notre famille recomposée est plutôt curieuse, mais tout le monde s'en sort très bien."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Paris Capitale de février 2016
Emma de Caunes est à l'affiche de La Rivière depuis le 5 février à la Comédie des Champs-Elysées.