Alors que l'exposition consacrée au cinéaste américain explose les records de la cinémathèque française, la promotion française du film de Tim Burton Dark Shadows avec Johnny Depp et la Française Eva Green est mince. Pour ne pas dire ridiculeusement absente.
Côté américain, le conte baroque et bariolé est porté par la popularité de la série éponyme, véritable phénomène télévisuel des années 60. Dénuée d'éléments surnaturels dans ses premiers épisodes, la série Dark Shadows s'est enrichie, en cours de diffusion, de vampires et autres créatures, provoquant l'enthousiasme des téléspectateurs.
Quarante ans après, Barnabas Collins et son étrange clan familial renaissent devant la caméra de Tim Burton, forcément inspiré par ce décor lugubre et sa galerie de personnages décalés. Parmi eux, Angélique Bouchard, sorcière névrosée et incapable d'accepter l'indifférence du vampire. Poupée blonde abîmée et désarticulée, elle se lance dans un jeu de séduction destructeur pour récupérer son amant à n'importe quel prix.
Parmi les instants de bravoure, une scène de sexe fracassante au cours de laquelle une pièce entière est ravagée par les exploits surhumains du couple. Interrogée par le Hollywood Reporter, Eva Green déclare : "C'était très drôle. Souvent dans les films, les scènes de sexe font peur aux acteurs. Mais celle-ci était comme une petite pause, parce que mes scènes avec Johnny Depp étaient plutôt intenses, entre l'amour et la haine. Mais là, c'étaient des poupées, comme Ken et Barbie faisant l'amour. C'était un peu fou."
La comédienne de 31 ans confirme en outre qu'elle aime jongler entre les machines hollywoodiennes et les productions indépendantes, parfaitement consciente que le pouvoir que lui procure le succès de certaines superproductions lui permet d'en faire exister de plus fragiles. Toujours aussi rare en France, Eva Green est annoncée dans le rôle principal de 300 : Battle of Artemisia, la suite de 300 (2006) dont le tournage commencera en juin.
Dark Shadows, actuellement en salles.