Mamadou et Majda Sakho ont créé AMSAK – Agir pour les autres il y a presque huit ans, gèrent seuls chaque action de leur association qui a pour vocation d'aider les enfants en difficulté dans le monde et plus particulièrement en France, en Angleterre et en Afrique. Grâce à leur exposition médiatique, le footballeur de l'équipe de France, qui évolue à Crystal Palace (Angleterre), et son épouse ont d'ores et déjà apporté leur aide à SOS Children's Villages Zanzibar, se sont rendus en personne dans plusieurs hôpitaux ou se sont encore associés au Secours populaire. Mais le couple ne veut pas s'arrêter là.
Parents de trois enfants (deux filles Aïda, 5 ans, Sienna, 2 ans, et un fils, Tidiane, né en février dernier) Mamadou (28 ans) et Majda Sakho organisent une grande vente aux enchères en ligne pour leur association en partenariat avec Vestiaire Collective le 9 décembre 2018. À l'occasion de cette belle opération caritative, de nombreuses personnalités issues du monde du football comme Neymar, Kylian Mbappé et Blaise Matuidi, des artistes tels que les danseurs TWINS, des acteurs comme Omar Sy ou encore Caroline de Maigret et Richard Mille ont cédé chacun une ou plusieurs pièces exceptionnelles et uniques ou la possibilité d'accéder à une expérience inédite. Tous les fonds récoltés seront entièrement reversés à la fondation AMSAK.
Vous avez déjà fait beaucoup avec votre association, vous dites vouloir voir encore plus grand...
Mamadou Sakho : On mène des actions avec nos propres fonds et cela nous tient à coeur. On va visiter des orphelinats, des prisons, on a fait une tournée africaine cet été en visitant sept pays avec le Gabon, la Côte d'Ivoire, la Guinée équatoriale, la Guinée Conakry, le Liberia et le Mali. On a créé le fonds de dotation il y a environ un an qui a justement pour but d'avoir de plus gros projets. Le premier est de construire un orphelinat au Sénégal et pourquoi pas dupliquer cette action dans d'autres pays.
A-t-il été facile de récolter tous les objets proposés aux enchères ?
Mamadou Sakho : Nous sommes sur le projet depuis un an et demi parce qu'il a fallu gérer avec les emplois du temps de chacun dont Omar Sy qui est souvent aux États-Unis, les Twins qui tournent beaucoup en ce moment. Il a fallu coordonner et expliquer le but de ce projet. Tout le monde a tout de suite adhéré, Caroline de Maigret, Thierry Marx. Pas une seule personne n'a refusé. Cela s'est naturellement fait en sélection parce que tout le monde sait que je suis très impliqué dans le social.
Majda Sakho : Ils ont vu l'authenticité de notre démarche, ce qui a beaucoup facilité l'organisation du projet. Cela nous a fait énormément plaisir d'avoir ce retour, d'avoir de très belles pièces. C'est un véritable aboutissement. Durant nos vacances, on prend toujours deux semaines pour faire une tournée africaine avec nos enfants.
Vous donnez plusieurs maillots, vêtements, accessoires, places pour des matchs. Y a-t-il une pièce dont vous ne pourriez jamais vous séparer ?
Mamadou Sakho : Absolument pas ! Parce que pouvoir offrir de mon temps, faire rêver un enfant ou des gens, c'est le plus important. J'ai donné des pièces auxquelles je tenais, que j'ai portées une fois, mais je n'ai eu aucune retenue à choisir.
Majda Sakho : On ne s'attache pas du tout au matériel, surtout lorsque c'est pour une bonne cause. Ce qui nous tient à coeur, ce sont les souvenirs que l'on s'est construit en tant que famille, avec nos enfants.
Vous participez à des grands défilés de mode, quel est votre rapport à ce monde, au luxe ?
Majda Sakho : J'ai pu acquérir une notion du luxe, j'y ai été éduquée petit à petit parce que notre vie nous le permet. Mais je ne suis pas dans la mode de consommation. Je suis dans le classique, le basique. Des pièces de transmission que je pourrai donner à mes filles plus tard. C'est normal au début de vouloir des choses que l'on ne pouvait pas avoir avant, mais lorsque l'on devient maman, tout change. Je me suis davantage concentrée sur mes enfants, sur leur éducation, même si j'aime beaucoup la mode.
Comment est habillée Majda Sakho à la maison ? Et en soirée ?
Majda Sakho : Je viens de donner le bain à mon fils parce qu'il a fait n'importe quoi au déjeuner, je suis décontractée, dans mon rôle de maman. Quand je suis invitée, c'est important de faire honneur à ceux qui te reçoivent. J'ai deux axes : soit une robe assez simple mais très bien coupée style Roland Mouret ou Victoria Beckham. Ou un look un peu masculin-féminin avec un smoking Yves-Saint-Laurent comme celui que j'avais porté au défilé Victoria's Secret [en 2016, NDLR].
En quoi est-ce important pour vous de transmettre les valeurs que sont la tolérance, le partage... à vos trois enfants ?
Mamadou Sakho : C'est important rapporté à ce que j'ai vécu dans mon enfance qui a été un peu précaire et que mes enfants ne connaîtront jamais. C'est essentiel qu'ils voyagent avec nous, qu'ils voient la vraie vie, visiter des hôpitaux, des orphelinats. C'est une véritable richesse de pouvoir leur montrer toutes les facettes, la chance que mes filles ont de pouvoir aller dans de bonnes écoles, de pouvoir parler anglais, d'avoir un goûter. Ce que je n'ai pas eu plus jeune.
Vous avez été exposé très jeune, grâce au PSG... Comment garde-t-on les pieds sur terre ?
Mamadou Sakho : Mon parcours de vie m'a fait grandir plus vite que prévu, j'ai eu une vie de famille assez jeune, un cadre de vie le plus sain possible, être performant dans mon métier. Aujourd'hui, je profite pleinement de ma famille quand je suis disponible.
Madja, vous avez fondé votre marque, MSKH, spécialisée dans le cashmire. En quoi est-ce important pour vous de ne pas être réduite au statut de femme de footballeur ou de maman ?
MaJda Sakho : Je suis le premier exemple féminin pour mes enfants, notamment pour mes filles. Je ne veux pas leur transmettre n'importe quelle image mais celle d'une femme ambitieuse, courageuse parce que ce n'est pas facile d'élever trois enfants. Je veux qu'elles me voient me lever le matin, les préparer, avoir un but dans la vie, travailler dur. Nous faisons ce qu'elles seront demain. La vie de Mamad [le surnom que Majda donne à son mari, NDLR] a été dure, il a fait des sacrifices pour en arriver là aujourd'hui. Je veux que mes filles soient fières de moi.
Comment gère-t-on vie professionnelle et vie de maman avec trois enfants ?
Majda Sakho : Le secret, c'est juste une bonne organisation. Je n'ai personne qui m'aide au quotidien, je ne délègue rien de mes tâches de maman, sauf quand je dois aller en déplacements. Je leur dédie mon temps à 100%. On a voulu tout cela, on l'assume. Je me lève tôt, je me couche tard, mais je fais ce que je veux et c'est le plus grand des luxes.
Quelle est votre force en tant que couple ?
Majda Sakho : C'est un peu le fantasme du footballeur qui travaille beaucoup. Oui Mamadou se lève très tôt, travaille beaucoup et s'entretient énormément mais j'ai la chance qu'il puisse me suppléer. Il finit relativement tôt dans la journée, assez pour avoir du temps ensemble.
Mamadou Sakho : C'est une question d'organisation mais aussi de culture. Échanger, avoir la même vision... On va vu nos parents aller dans le même sens et montrer une force commune. On essaye d'appliquer leur transmission.
Comment vous-êtes vous rencontrés ?
Mamadou Sakho : On avait un ami en commun, à un anniversaire dans un appart'.
Majda Sakho : C'est avec des choses les plus simples que des destins se lient et que des choses se créent.
Votre vie en France ne vous manque-t-elle pas ?
Mamadou Sakho : On est un couple assez caméléon, on s'adapte à tout. On va partout avec nos enfants, en Tanzanie, au Liberia, à Dubaï chez mon agent ou dans le 93 chez une cousine. On a su dès le début de ma carrière qu'on voyagerait beaucoup, on était préparé.
Majda Sakho : C'est sympa Londres, il y a pire.
Propos recueillis par Olivia Maunoury.
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