Pas sûr que 50 Cent sache bien à quoi ressemble l'Alsace ni ce qu'est un bretzel au fromage tout chaud accompagné d'un verre de Gewurzt ou encore une choucroute marinée au Riesling. Pas sûr qu'il ait eu le temps de faire du tourisme d'apprendre à prononcer Edelzwicker et de s'offrir une caisse de Pinot gris pour faire découvrir à ses amis yankees. Mais ce qui est certain, c'est qu'après son passage au Festival de Colmar samedi soir, on se souviendra de lui pour longtemps dans l'Est de la France.
La veille, la Coquille colmarienne, cette salle inspirée de l'Hollywood Bowl, résonnnait des cris d'hystérie des gamines d'hier et d'aujourd'hui devant les idoles des années 1990, tels les Worlds Apart ou Larusso. Mais au lendemain de ce revival, la testostérone avait repris ses droits avec la venue du rappeur américain 50 Cent pour son unique date en France, sur la lancée de ses récents nouveaux titres Outlaw (paru en juillet) et I'm on it (disponible dès le 16 août), préfigurant un cinquième album à paraître en fin d'année..
La Fouine, figure de proue du rap hexagonal, a fait mieux que chauffer la salle pour le gangsta guest, offrant, un an après la venue NTM, un show azimuté : "Définitivement inclassable, la Fouine sait s'extraire des clichés du genre, n'hésitant pas à empoigner la guitare ou jonglant avec jubilation entre sons hard (Krav Maga, Nhar Sheitan click, Passe leur le Salam), bombes R'n'B (Veni Vidi Vici) et morceaux définitivement variété. Quand il ne se lance pas dans une version très personnelle du Femme libérée de Cookie Dingler (Laisse la s'enjailler), écrite il y a peu dans sa chambre d'hôtel, dit-il. Spéciale dédicace au public alsacien."
Puis 50 Cent a balancé ses caisses de gros son : "Le rappeur de South Queens annonce d'emblée la couleur avec un Outlaw à faire exploser la coquille (...) Soutenu lui aussi par un backing band et les rappeurs du G Unit, 50 Cent puise dans son impressionnante boîte à tubes pour mettre le feu au théâtre : Windowshopper, Just a little bit, Down on me, Ayo Technology, 21 Question, I'll Still Kill, Straight to the bank... Le show s'enchaîne sans temps morts et 50 Cent ne perd pas de temps en palabres. La coquille, elle, décolle littéralement avec Touch the Sky et se transforme en boîte de nuit géante avec les hymnes P.I.M.P, Disco Inferno, Candyshop et surtout In da club."
Dimanche 14, c'était au tour de mister Eddy Mitchell d'assurer le show, avec sa dernière séance à lui, mais l'avant-dernière pour le Festival de Colmar, qui doit s'achever ce lundi, point d'orgue d'une programmation éclectique qui aura attiré près de 90 000 visiteurs (et plus de 200 000 pour la Foire aux Vins), sur la performance des superbes vétérans de Status Quo et de la révélation canadienne Saga.