France Inter continue de connaître des séismes d'amplitude importante : il semble difficile de trouver quelqu'un de drôle au sein de la station. Après les évictions de Stéphane Guillon et Didier Porte (qui avaient fait grand bruit puisqu'on soupçonnait une intervention de l'Elysée...), les autres comiques n'ont pas connu une longue durée de vie. Le dernier en date ? L'imitateur Gérald Dahan. Ce dernier, viré, s'est défendu et subit maintenant le réquisitoire violent de son ancien employeur...
Rappel des faits : Dahan, viré !
Rappelez-vous, c'est d'abord Raphaël Mezrahi qui a rapidement laissé tomber sa chronique, comme le présageait Didier Porte. C'est maintenant à l'imitateur Gérald Dahan de se faire virer !
Hier, vendredi 29 octobre, Dahan a été évincé après un entretien avec Philippe Val (directeur de France Inter) et son adjointe Laurence Bloch. D'après le JDD, Val a annoncé à Dahan que son contrat le liant à la matinale arrivait à son terme et n'était simplement pas reconduit. Un rendez-vous qui aurait été prévu depuis longtemps et qui ne serait donc pas lié à la chronique du comique sur Michèle-Alliot Marie (voir vidéo).
Une éviction politique ?
Cette éviction a été un coup de massue pour l'humoriste qui déclare au Parisien : "Val m'a parlé d'un problème de positionnement. Il m'a assuré qu'il y avait deux mondes et qu'il fallait choisir de quel côté on se trouvait".
L'humoriste complète dans le JDD : "On m'a prévenu jeudi que j'étais convoqué, je m'attendais à être recadré, mais on m'a dit que mon positionnement n'était pas le bon. J'ai été étonné, les retours étaient encourageants et toute l'équipe se marrait. Quelque part, j'ai remplacé Guillon jusqu'au bout..." glisse-t-il comme si la station avait vu en lui le nouveau bouc émissaire. Car pour lui, c'est clair : cette histoire est d'origine politique... même si on lui aurait demandé de le nier : "[Hier] midi on m'a expliqué qu'il y avait un problème de positionnement, de choix de texte (...) Val a ajouté que si je ne démentais pas que mon éviction était politique, il ne voyait pas comment on pourrait travailler ensemble à l'avenir..." a déclaré Dahan à l'AFP.
Et sur le site du JDD.fr, d'ajouter : "Philippe Val vit très mal qu'on puise dire qu'il est instrumentalisé. Je le défendais jusqu'à ce midi, mais maintenant j'ai compris... Après, est-ce que c'est Michèle Alliot-Marie qui a appelé ou est-ce qu'il s'autocensure, je ne sais pas, toujours est-il qu'il est devenu très difficile de parler de politique librement sur France Inter. Je connais Philippe Val depuis l'époque de Charlie Hebdo, c'est un mec que j'aime bien, et je pense qu'il est emmerdé de cette situation."
France Inter s'acharne sur Dahan
Du côté de France Inter, pas de compassion. Au contraire, on fait preuve de virulence. Laurence Bloch explique la non-reconduction du contrat de Dahan par... la médiocrité de celui-ci ! Dans le JDD, elle se lâche : "L'équipe de direction, celle de la matinale et la rédaction partageaient l'avis que l'exercice n'était pas convaincant. Quand on vient à se demander qui il imite, il n'est utile de continuer ni pour lui ni pour nous... L'argument politique [que Dahan avance], c'est le cache-misère de la médiocrité".
Et l'adjointe continue d'assassiner l'humoriste avec sa prose dans Le Parisien : "Il n'y a pas de lignes éditoriales pour les humoristes. On a cru en Gérald Dahan, on a beaucoup discuté avec lui... Et on a conclu que ce qu'il faisait était très mauvais. Certaines imitations ont été pathétiques, comme celles de Frédéric Mitterand ou Xavier Bertrand. [...] Certains critiquent le pouvoir, comme le Comte de Bourderbala, François Morel, Ben ou Sophia Aram. Mais ces gens-là le font avec style et talent."
Un argumentaire destructeur, féroce et très virulent venant de France Inter... Mais on sait bien que faire rire est bien difficile.
Le renouveau chez France Inter ?
Désormais, la plage de 8h55 (réservée à l'humour sur la station), sera accordée à Ben (vu dans Le Jamel Comedy Club et dans Les invincibles sur Arte) pour les mardis et jeudis. Les lundis et mercredis seront réservés à Sophia Aram. Et seul François Morel reste, encore une fois, le survivant : il continue sa chronique du vendredi. Les deux remplaçants de Guillon et Porte doivent donc également se faire remplacer !
Alors, y a-t-il vraiment une corrélation entre le "licenciement surprise" de Dahan et sa chronique sur MAM ? Le gouvernement a-t-il encore joué les DRH au sein de la station publique France Inter ? Et quel sera le prochain à subir le courroux du puissant patron Val (qui est peut-être lui-même le sous-fifre d'un autre grand patron...) ? Comment Dahan va-t-il moralement gérer cette affaire, lui qui a déjà un cas de calomnie sur le feu ?
France Inter... ton univers impitoyable.