Hier matin, nous avons appris le départ de Stéphane Guillon et Didier Porte de La Matinale de France Inter : les deux humoristes incisifs ont été licenciés de la station !
Alors que Didier Porte a donné sa dernière chronique dans l'émission Le Fou du roi, présentée par Stéphane Bern (qui avait pourtant confirmé, après une entrevue avec Philippe Val, son retour la saison prochaine), Stéphane Guillon a lui aussi tiré, sans le savoir, sa révérence hier à 7h55.
En effet, à 9h10, LeMonde.fr a publié une interview de Jean-Luc Hees, patron de Radio France, dans laquelle il annonçait officiellement sa décision de supprimer la case humour de La Matinale. Quelques heures plus tard, la confirmation de cette information a été donnée au chroniqueur par lettre recommandée. Une nouvelle brutale, à laquelle il a réagi hier sur le plateau du Grand Journal de Canal + (voir la vidéo ci-dessus), et ce matin via Le Parisien.
Si Didier Porte a répondu à 20minutes.fr et s'est dit "sonné" et "dans la mouise", Stéphane Guillon est tout aussi décontenancé. "Ils ont voulu que j'aie l'info après ce qui restera comme ma dernière chronique. La méthode est abjecte", a-t-il confié.
S'il est vrai que le journaliste a, a plusieurs reprises, égratigné Philippe Val (directeur de France Inter) dans ses billets d'humeur, il a expliqué ne pas avoir eu pour but de se faire renvoyer. Il a ajouté : "Je me devais de dire aux auditeurs ce qui se passe sur France Inter. Plein de gens virés ne peuvent pas le faire. Ils font un énorme nettoyage. Il y a eu une motion de défiance des journalistes contre Philippe Val. J'ai appris par la presse que Hees et Val ne voulaient plus d'humour à 7h55 (via Télé Loisirs ndlr)."
Face aux propos de Jean-Luc Hees, qui l'a qualifié de "petit tyran" insultant et irrespecteux, Stéphane Guillon a rétorqué : "En quinze ans de France Inter, je n'ai jamais été attaqué pour insulte, diffamation ou atteinte à la vie privée. En fait, je suis congédié par décision politique. (...) Je vais vous faire une confidence : il y a un an et demi, une personne m'a dit : 'Hees va devenir président de Radio France, Val directeur de France Inter, toi et Porte vous dégagez.' (...) j'ai travaillé avec ça en tête. Pendant un an."
Concernant une potentielle collaboration avec RMC, il a affirmé qu'il ne souhaitait pas travailler pour une autre station que France Inter : "Je n'irai pas sur une autre radio. France Inter est ma maison. J'y retournerai peut-être un jour quand les gens seront bien traités. Quand la station retrouvera cet espace de liberté formidable qui est en train de se perdre."
Découvrez un Stéphane Guillon quelque peu assommé ci-dessus, mais qui n'a pas dit, nous en sommes certains, son dernier mot !
Regardez la vidéo en cliquant ici .
Laureline Reygner