Désemparé, François Busnel a annoncé le 30 octobre 2020 sur FranceInfo qu'il allait lancer une pétition en ligne pour réclamer la réouverture immédiate des librairies. Considérées comme des commerces non essentiels par le gouvernement, les librairies sont en effet contraintes de fermer durant toute la durée du reconfinement, au profit de géants comme Amazon ou la Fnac. "Il y a des millions de personnes dans ce pays, et on l'a vu juste après le premier confinement, qui ont envie de lire, qui ont besoin de lire. Fermer les librairies, c'est condamner tout un pan de l'économie culturelle, sans doute à vaciller, pour certains à disparaître" a déclaré, avec justesse, le critique littéraire.
Avec cette décision, qui pourrait faire mettre la clé sous la porte à des milliers de libraires, la France fait disparaître le "meilleur bataillon pour nous permettre d'affronter l'obscurantisme" selon le journaliste et présentateur de l'émission littéraire La grande librairie (France 5). Déterminé à remporter ce combat, François Busnel a déjà eu le soutien d'Anne Hidalgo mais aussi de François Hollande, qui ont également appelé à laisser les librairies ouvertes. "Laissons ouvertes les librairies, les bibliothèques, nous avons besoin de cette fonction-là, de s'évader" avait ainsi déclaré l'ancien président de la République sur la chaîne Public Sénat.
Pour mener à bien ce projet, le journaliste a demandé à ce qu'Emmanuel Macron reçoive rapidement le syndicat des libraires de France, le syndicat national des éditeurs, et les écrivains, pour qu'ils puissent plaider en faveur d'une réouverture. Leur souhait sera-t-il entendu par le Chef de l'État ?
Par ailleurs, le prix Goncourt, qui devait être décerné le 10 novembre 2020, a été reporté par "solidarité" avec les librairies tout comme le prix Vendredi de la littérature adolescente.
Ce même vendredi 30 octobre, la Fnac a annoncé fermer "l'ensemble des rayons culture" pour 15 jours. Fnac-Darty, "face au constat de l'impossibilité d'une ouverture de l'ensemble des acteurs de la vente de livres" dans le cadre du reconfinement des commerces "non essentiels", soulagera donc un peu les librairies.
Cette fermeture, qui entrera en vigueur à compter de demain (samedi) matin, a été décidée "dans un souci de responsabilité", selon les termes de son directeur général Enrique Martinez, dans un communiqué vendredi, alors que de nombreux acteurs culturels et politiques regrettaient que les librairies doivent rester fermées.
"L'ensemble des activités essentielles telles que permises par le gouvernement resteront ouvertes en magasin", précise Enrique Martinez. "Nous maintenons également en totalité les dispositifs de click & collect (commande en ligne, retrait en magasin, NDLR) dans tous nos magasins", ajoute-t-il.
Le dirigeant de Fnac-Darty "réaffirme le soutien et la solidarité de la Fnac à ses libraires et à l'ensemble du monde de la culture qui souffre particulièrement de la crise sanitaire et ses conséquences".