Le 1er décembre 2016, François Hollande annonce en direct depuis l'Elysée qu'il ne briguerait pas un second mandat. Dans un message aux tons graves, il fait le bilan de son action quelques mois avant la fin de sa présidence et cite un seul regret, celui de la déchéance de nationalité. Son successeur sera Emmanuel Macron, son ancien ministre de l'Economie qu'il n'avait pas prévu de voir à cette place. Dans son dernier livre, Affronter, l'ex-président n'est pas tendre avec son successeur, estimant avoir été trahi. Mais l'actuel chef de l'Etat n'est pas le seul à incriminer dans la non-représentation de Hollande à un nouveau quinquennat. Selon L'Opinion, sa propre famille l'a poussé à ne pas se faire réélire, tandis que les attentats du 13 novembre l'avaient profondément affecté.
Les sondages n'étaient pas tendres avec François Hollande durant son mandat présidentiel. Toutefois, sa décision de ne pas se représenter en 2017 n'est pas seulement liée à sa faible popularité, ni aux luttes internes au sein de la gauche. En effet, les conseils de son ex-femme Ségolène Royal et de leurs enfants, Thomas, Flora, Clémence et Julien, auraient influé sur son choix. "Il y avait quelque chose de plus personnel dans sa décision", explique un proche de l'ancien président à L'Opinion. Sa famille aurait conseillé à François Hollande de ne pas se représenter pour son bien. Affaibli physiquement et moralement après les attentats du 13 novembre 2015, il n'aurait pas été en capacité à l'époque de supporter la bataille électorale. En promotion pour son nouvel ouvrage, Affronter, l'ancien dirigeant socialiste laisse entendre qu'il aurait finalement dû se représenter, pour faire-valoir son expérience. Mais l'histoire en a décidé autrement.
Ce 9 novembre 2021, près de six ans après les faits, François Hollande témoigne au procès des attentats du 13 novembre 2015. Il a été cité comme témoin par une association de victimes, Life for Paris, partie civile. Sur le plateau de France 2 en septembre dernier, l'homme politique de 67 ans était revenu sur le drame. L'ancien président de la République avait expliqué sa décision de ne pas faire évacuer le Stade de France, où il se trouvait quand la première bombe a explosé à proximité du stade : "Il ne fallait surtout pas créer une panique. Dès lors que j'ai su que le stade était sécurisé [...], qu'il n'y avait plus de danger à l'intérieur du Stade de France, j'ai demandé que le match reprenne. Nous avons pu éviter ce que cherchaient les terroristes, c'est-à-dire créer un effet de peur." Difficile pour lui de prendre la mesure de l'ampleur de la tragédie qui se déroulait, même s'il avait un compte-rendu minute par minute des événements. "Les trois ou quatre jours après [...], on a un moment où on se dit : 'Qu'est-ce qu'on vient de traverser ?' On se demande : 'Est-ce que c'est vraiment fini ?'", confiait alors le compagnon de Julie Gayet, marqué à jamais.