Il vient tout juste d'avoir 30 ans. Le député Gabriel Attal est depuis le mois d'octobre secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. En obtenant ce poste à 29 ans, il est devenu le plus jeune membre d'un gouvernement de la Ve République. Dans la foulée de sa nomination, il est outé par l'avocat Juan Branco, alors proche de Jean-Luc Mélenchon et aujourd'hui soutien des gilets jaunes. Branco sous-entend qu'il a obtenu ce poste par "promotion canapé", parce qu'il est "pacsé à la ville avec le conseiller politique de Macron". Cette méthode, qui consiste à révéler l'homosexualité d'une personnalité, provoque une profonde indignation.
Mercredi 24 avril 2019, Gabriel Attal fait l'objet du fameux portrait de Libération. Il refuse de s'exprimer au nom de son compagnon, dont le nom n'est pas cité dans l'article, mais évoque librement son homosexualité et laisse entendre qu'il serait pour une "GPA éthique" (gestation pour autrui), comme le défend par exemple Marc-Olivier Fogiel. Attal revient cependant sur l'outing de Branco, avec lequel il entretient une inimitié depuis le collège. L'avocat a également consacré un chapitre de son essai, Crépuscule, au jeune macroniste. Il y écrit qu'Attal aurait attendu la mort de son père "pour vivre son homosexualité" : "Il y a un truc qui m'a blessé, c'est le fait que Juan Branco s'en prenne à mon père, répond aujourd'hui Gabriel Attal. Il est mort hyper brutalement il y a trois ans... Un cancer foudroyant."
Dans Libération, on apprend que Gabriel Attal a annoncé à son père lors de son hospitalisation qu'il avait rencontré quelqu'un : "Il m'a répondu : 'C'est maintenant que tu me le dis ? J'avais bien compris. J'espère que je serai sorti avant la fin de la semaine. Comme ça, tu pourras l'inviter au brunch dimanche." Le père du jeune secrétaire d'État est mort avant d'avoir pu recevoir son gendre.