Un soulagement... En mettant un terme à son annus horribilis, Gaël Monfils s'est soulagé d'un poids qui lui pesait depuis des mois.
"C'est le premier jour depuis des mois et des mois où je peux dire ouf. C'est comme si on m'avait enlevé un poids de vingt kilos sur chaque épaule. (...) C'était chaotique, dur, mais c'est fini. Je vais pouvoir évacuer toutes les ondes négatives de cette année" confie-t-il dans les colonnes de L'Équipe, visiblement heureux d'avoir pris cette décision. Il confirme ainsi qu'il n'a aucun problème avec son genou qui l'avait tenu éloigné des terrains durant plusieurs mois, avant un retour prometteur et une nouvelle rechute, mais confirme son ras-le-bol d'une année pourrie.
"A mon retour d'Asie, j'ai passé des examens qui m'ont rassuré. Dans ma tête, c'était le bonheur. Le genou va dix fois mieux. (...) Si j'arrête, c'est parce que je ne suis pas prêt tennistiquement. Tout le temps que j'ai passé à rééduquer mon genou est du temps que je n'ai pas passé sur le court. Du coup, à Stockholm, j'ai bricolé. Et j'en ai marre de bricoler. J'ai trop envie de revenir fort pour accepter de faire de la merde" poursuit-il.
Gaël Monfils, après un retour prometteur, avait en effet craint le pire suite à un nouveau forfait, avant d'être rassuré par une batterie de tests médicaux. Mais une défaite incompréhensible face au 436e mondial Patrik Rosenholm a eu raison de la saison noire que vit le tricolore, qui avait pourtant débuté de la plus belle des manières, avec une finale à Doha et Montpellier. Pourtant, sa saison tronquée et ses vacances prématurées risquent de le faire chuter aux alentours de la 80e place... "C'est extrêmement dur mais c'est le genre de défi que j'aime, analyse Gaël Monfils. Ça va être bon, ça ! A moi de ne pas être trop gourmand en voulant aller trop vite. A moi de bien choisir mes tournois. Même 90e, le Monfils, ça sera pas un cadeau pour les autres gars au premier tour."
A travers les propos du Français, on sent un Gaël Monfils serein et remonté, loin de la dépression qui le guettait au début de sa blessure. Une dépression qu'il n'aurait jamais connue selon lui : "Dépression ? Non ! Mais frustration, ça oui ! Une terrible frustration de ne pas jouer, de ne pas courir... Je n'ai pas non plus eu peur de ne plus pouvoir rejouer comme avant. Je ne suis pas vieux et j'ai toujours faim."
S'il n'a jamais craqué, malgré une profonde remise en question, il le doit à son coach Patrick Chamagne, et son entourage, son kiné Franck Lafuma et son agent Nico Lemperin. "Sans eux, oui, j'aurais pu tomber en déprime et me laisser aller. Je veux leur dire merci" confie-t-il.
Alors que son père Rufin expliquait que son fils n'était pas le genre à se plaindre, tentant ainsi d'expliquer pourquoi Gaël Monfils avait enchaîné les tournois après sa longue absence, et qu'il ne fallait pas voir une erreur du coach, celui-ci explique ses décisions : "Après quatre mois d'arrêt, j'étais comme un lion en cage. On m'a donné une pièce de viande (Metz) et moi j'en voulais une autre (Bangkok) et une autre encore... C'est comme un gosse : tu lui donnes son hochet, il a envie de le secouer, pas de le regarder."
Pour le moment, c'est vacances pour Gaël Monfils. Quinze jours à se vider la tête avant de reprendre le chemin des cours. Et revenir plus fort en 2013.