Alors qu'on pensait Gaël Monfils revenu de l'enfer, après être sorti de sa dépression et avoir retrouvé une condition physique décente, le tricolore a subi un nouveau coup dur, qui pourrait bien sonner le glas de sa carrière.
Gaël Monfils a en effet dû déclarer forfait pour le tournoi de Tokyo après le retour d'une douleur au genou, séquelle d'une grosse blessure contractée en début d'année qui l'avait contraint à déclarer forfait pour Roland-Garros, Wimbledon, l'US Open et les Jeux olympiques où avait brillé son pote Jo-Wilfried Tsonga.
Le Français de 26 ans restait pourtant sur deux bonnes performances, avec une demi-finale à Metz et un quart à Bangkok, et son premier tour face à Andy Murray, récent vainqueur de l'US Open, s'annonçait comme un grand retour pour le 45e joueur mondial. Mais sa blessure s'est donc rappelée à son mauvais souvenir, le contraignant à un retour en France. Et son entraîneur Patrick Chamagne se veut plus que pessimiste dans les colonnes de L'Équipe : "Si ça se trouve, si tout se goupille mal, Gaël a joué son dernier match pro contre Gilles (Simon), la semaine dernière, à Bangkok."
En cause, donc, cette blessure tenace au genou : "C'est encore et toujours la même douleur : dès qu'il y a course latérale et qu'il doit prendre appui, il souffre. (...) Cette rotule bipartite, c'est un problème bâtard. On ne sait absolument pas si la chirurgie fera son oeuvre ou pas. Ce qui est certain, c'est qu'on va prendre plusieurs avis, dans différents pays. Pour avoir une vue d'ensemble et prendre une décision en toute connaissance de cause."
Gaël Monfils consultera donc le médecin de la fédération avant de voir un spécialiste du genou. Son entraîneur reconnaît la chute de moral de son poulain et admet que son retour à la compétition avait été un peu précipité... "Gaël est au fond du trou mais il a, plus que tout, envie de jouer au tennis, ajoute Patrick Chamagne. S'il faut en passer par l'opération, il m'a assuré qu'il le ferait. (...) On s'est plantés dans son programme de reprise. C'était trop lourd à gérer." Deux possibilités, donc, en cas d'intervention chirurgicale. Une première opération, simple, consistant à souder les deux parties de la rotule. Dans l'autre cas, l'intervention est bien plus compliquée, comme l'explique le docteur Alain Simon, ancien médecin de l'équipe de France de football interrogé par L'Équipe : "La rotule est douloureuse et le cartilage est abîmé. C'est infiniment plus compliqué et grave. Car, si l'on doit toujours souder la rotule avec des vis, que faire du cartilage ? Il y a la possibilité de faire des greffes mais c'est très, très compliqué et aléatoire. Il faut compter trois mois de cicatrisation et six de rééducation avant de pouvoir rejouer. Mais ce type d'intervention n'offre pas toutes les garanties de résultat."
Le Parisien souffre du même syndrome qu'Andy Murray, aujourd'hui troisième joueur mondial. Le tricolore pourra donc toujours se motiver en pensant à la carrière du Britannique...