Le monde de la politique est en deuil aux Etats-Unis.
Géraldine Ferraro est décédée à l'âge de 75 ans des suites d'un cancer diagnostiqué en 1998. Considérée comme une pionnière aux Etats-Unis, elle avait ouvert la porte à toutes les femmes désireuses d'accéder à des postes importants, à l'instar de Condoleza Rice ou Hilary Clinton.
En 1984, elle était candidate à la vice-présidence des Etats-Unis en tant que colistière du candidat démocrate de l'époque, Walter Mondale. Elle devenait ainsi la première femme américaine à se voir proposer ce poste dans un grand parti politique, même si Ronald Reagan l'avait finalement emporté pour les républicains.
Au cours de cette campagne, cette jolie blonde aux cheveux courts tranchait avec l'austérité des costumes trois pièces de l'époque, apportant ainsi un petit vent de fraîcheur dans un monde politique figé. Attaquée de toutes parts sur les origines de son financement politique, devant faire face à une polémique sur l'avortement, cette fervente catholique qui n'a jamais réussi à se faire investir par le parti démocrate au poste de Gouverneur de New York avait pourtant dû quitter l'équipe de campagne d'Hillary Clinton en 2008 pour l'investiture démocrate à la présidentielle.
Elle pointait alors du doigt les médias et leur côté sexiste, qui pénalisaient la femme de Bill Clinton, fustigeant Barack Obama : "si Obama était un homme blanc, il ne serait pas là où il est maintenant (...) et s'il était une femme (quelle que soit sa race) il ne serait pas là où il est, il se trouve qu'il a beaucoup de chance d'être qui il est." Des propos dont s'était déssolidarisée Hillary Clinton. Géraldine Ferraro n'avait jamais retiré ses propos, bien au contraire, défendant ses idées sur tous les plateaux télé. Des propos jugés par l'actuel président des Etats-Unis "ridicules" et "absurdes", ajoutant lors d'une conférence de presse : "S'il fallait faire une liste des atouts et des inconvénients d'une campagne présidentielle - je ne crois pas que mon nom ou la couleur de ma peau seraient dans la colonne des atouts."
Sa famille a annoncé sa disparition dans un communiqué samedi 26 mars, sans préciser la date de sa mort. Elle était entourée de son mari, de ses trois enfants et de ses proches, qui ont souligné "l'étoffe de dirigeante" qu'elle avait, son combat pour défendre "la justice et ceux qui n'ont pas droit à la parole".