"Nous vivons avec un casque qui nous transmet constamment des nouvelles négatives souvent fausses ou tendancieuses", déplorait Me Hervé Temime, avocat de Gérard Depardieu, qui citait les réseaux sociaux comme canal de ces informations. C'est justement sur ces réseaux que l'accusation de viol contre l'acteur réapparait. La victime présumée s'exprime pour la première fois : "Je ne peux plus me taire..."
"Je suis la victime de Depardieu.. Ça fait un an pile qu'il est mis en examen", écrit sur Twitter Charlotte Arnould. L'actrice a ainsi révélé aux internautes, ce jeudi 16 décembre 2021, qu'elle était la victime présumée des viols de Gérard Depardieu et l'auteur de la plainte contre l'acteur. Il aurait agressé Charlotte Arnould à deux reprises les 7 et 13 août 2018, dans l'hôtel particulier de Gérard Depardieu, dans le 6e arrondissement de Paris.
Après avoir porté plainte une première fois quelques jours après les viols présumés, Charlotte Arnould avait expliqué avoir été tétanisée face à l'acteur et décrivait une notion d'emprise. Sur Twitter, elle a posté une note : "Aujourd'hui, j'ai besoin de vivre dans la vérité. Je vis cachée et dans le silence. Ce n'est plus supportable. J'ai besoin de m'exprimer. J'ai été violée par Gérard Depardieu en août 2018."
Continuer à me taire, c'est m'enterrer vivante...
"Cela fait un an qu'il est mis en examen. Il travaille pendant que je passe mon temps à survivre. Cette vie m'échappe depuis 3 ans et j'ai envie de vivre sans me renier. Cette prise de parole risque d'être une secousse immense dans ma vie, je n'y gagne strictement rien si ce n'est l'espoir de regagner mon intégrité, ajoute-t-elle. J'aurais peut-être dû attendre, passer par un média, faire ça 'dans l'ordre', faire ça 'bien', mais continuer à me taire, c'est m'enterrer vivante...", poursuit-elle.
Charlotte Arnould avait déposé plainte contre Gérard Depardieu à la gendarmerie de Lambesc, dans les Bouches-du-Rhônes, à la fin du mois d'août 2018. La procédure judiciaire ouverte à Aix-en-Provence contre le futur héros du film Maigret (en salles le 6 avril 2022) avait été rapatriée à Paris. Il avait été entendu par la police en audition libre. L'affaire avait été classée sans suite par le parquet de Paris après neuf mois d'enquête, au cours de laquelle plusieurs caméras de vidéosurveillance du domicile de Gérard Depardieu (et lieu des viols présumés) ont été analysés par les policiers du 3e district de la PJ parisienne. Les vidéos leur ont permis de capter ce qu'il s'est passé dans le salon, mais pas dans la chambre. "On y voit, lors de la première rencontre, les deux comédiens discuter, puis le célèbre acteur pratiquer une pénétration digitale à la jeune actrice, avant qu'ils ne montent à l'étage l'un après l'autre, où aucune caméra n'est installée", expliquent nos confrères du Parisien.
En août 2020, la victime présumée avait obtenu un recours judiciaire en se constituant partie civile, permettant la désignation quasi automatique d'un juge pour relancer les investigations.
Gérard Depardieu, lui, ne s'est exprimé qu'une fois à ce sujet. "Il n'y a pas de preuves, il n'y a rien contre moi et donc je suis sincèrement tranquille. Je ne peux rien faire d'autre que rejeter de la plus nette des façons toutes les accusations, comme je l'avais déjà fait", a-t-il affirmé auprès du quotidien La Repubblica, le jeudi 25 février 2021. Pour moi, l'enquête était close, je suis innocent et je n'ai pas à avoir peur. C'est pour ça que je suis toujours resté serein et conscient du fait que les accusations sont infondées. J'étais donc préparé et je savais que j'affronterai cette éventualité sans peur et avec confiance en la justice."