La folie des grandeurs, la passion jusqu'à la mort... Alors qu'on déplorait il y a quelques jours le décès accidentel à Lyon d'un jeune mordu de l'Urbex (alliant exploration urbaine de lieux difficiles d'accès et photographie), la série noire du wingsuit continue. Déjà sévèrement endeuillée en 2016, la discipline extrême a perdu une de ses figures très en vue : le Canadien Graham Dickinson s'est tué lors d'un vol d'entraînement en Chine, selon une annonce faite par l'agence de presse Chine nouvelle et relayée par l'AFP.
Alertés par la personne qui l'hébergeait, inquiète de ne pas le voir revenir, les secours ont découvert le corps de l'athlète professionnel de 28 ans sur une falaise du Parc national forestier du mont Tianmen, à Zhangjiajie (centre), spot prisé par les adeptes du vol en wingsuit pour ses impressionnants piliers de grès. C'est d'ailleurs là que le Hongrois Victor Kovats avait lui-même trouvé la mort dans les mêmes circonstances en 2013.
L'accident morel de Graham Dickinson, qui totalisait plus de 2 250 sauts en base jump selon le site internet de la World Wingsuit League, vient rappeler qu'être chevronné n'évite pas le danger et devrait attiser à nouveau les débats sur la mortalité de la discipline.
Sur son compte Instagram, où près de 16 000 abonnés suivaient ses grandioses aventures aériennes ("La beauté est dans les yeux de celui qui observe", philosophait-il il y a deux semaines, déjà en Chine), les messages de tristesse et de condoléances affluent. Graham aimait la vie, aimait son chien et aimait voler. Il vivait pour explorer. La légende de la dernière image publiée par Graham, il y a trois jours, résonne comme une épitaphe : "Tout ce que j'ai toujours voulu et tout ce dont j'ai toujours eu besoin est juste là, dans cette photo."