Depuis le 7 février dernier et un hommage à son défunt père, le roi Hussein, au 20e anniversaire de sa mort, par le biais d'une photo de son album personnel et de mots empruntés à Maya Angelou, le compte Instagram de la princesse Haya de Jordanie, 45 ans, est figé. La demi-soeur du roi Abdullah II ne donne plus signe de vie et se terrerait à Londres après avoir fui en secret Dubaï au mois de mai pour échapper à son mari l'émir, cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, 69 ans, emmenant leurs deux enfants, cheikha Jalila et cheikh Zayed.
Selon le récit fait en exclusivité par le quotidien britannique The Daily Mail mercredi 3 juillet 2019, la princesse Haya de Jordanie, fille du roi Hussein et de sa troisième femme la reine Alia, et mariée depuis 2004 à l'émir de Dubaï dont elle est la sixième et dernière épouse avérée, aurait "passé des mois à méticuleusement préparer sa fuite vers Londres après avoir découvert que son mari lui avait menti au sujet de sa fille Latifa [fruit d'une autre couche, NDLR], emprisonnée et torturée". L'émir, père de trente enfants issus de différentes mères, lui aurait fait croire que l'une de ses filles, Latifa, s'était trouvée au coeur d'une tentative d'extorsion et avait dû être secourue et rapatriée à Dubaï ; en réalité, la jeune femme de 33 ans avait voulu quitter l'émirat pour démarrer une nouvelle vie aux États-Unis.
"La princesse Haya a fini par apprendre la vérité à propos de ce que son mari a fait à sa propre fille et craint qu'il ne lui arrive la même chose. Elle s'est contentée de ce qui a été dit après la fuite de Latifa l'an dernier, mais a pris conscience par elle-même de ce qu'elle avait subi et s'est demandé quel genre d'homme mettait sa propre fille en prison", résume un informateur du Daily Mail. Un an et demi après sa tentative de fuite avortée en bateau, rattrapée par les forces spéciales, Latifa serait toujours emprisonnée à Dubaï.
Haya a eu peur que la même chose leur arrive, à elle ou à ses enfants
L'affaire avait défrayé la chronique en mars 2018, lorsqu'une vidéo mettant en scène cheikha Latifa, qui avait disparu de la circulation après sa tentative de passage à l'Ouest ratée, avait fait surface : elle y affirmait vouloir fuir sa famille, dénonçait avoir déjà passé deux années en prison et avoir été torturée après une précédente tentative de fuite ratée à l'adolescence et accusait son père d'être un meurtrier. En décembre de la même année, le Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme des Nations unies, Mary Robinson, vieille connaissance de la princesse Haya sollicitée par celle-ci, refermait le dossier après avoir rencontré Latifa et sa famille, déclarant que la jeune cheikha était alors aux bons soins des siens, ce qui avait provoqué un tollé chez les défenseurs des Droits de l'Homme. Le rôle de la princesse Haya, diplômée d'Oxford et nommée en 2007 messagère de la paix pour l'ONU, dans ce "règlement" avait été particulièrement critiqué ; le proche qui témoigne auprès du Daily Mail prend sa défense dans ce chapitre : "Il faut bien comprendre que la princesse Haya ne connaissait quasiment pas Latifa. Elles sont de familles différentes et pourraient bien ne s'être rencontrées qu'en cette singulière occasion, elles vivaient dans des palais distincts et n'avaient pas les mêmes amis. Le point critique a été atteint après la visite de Mme Robinson. Avec le tollé que cela a provoqué, elle a commencé à poser des questions, pas seulement sur les circonstances du retour de Latifa à Dubaï, mais aussi sur la manière dont elle avait été traitée plus jeune. La princesse est une femme intelligente et a réalisé que l'entourage de son mari dissimulait la vérité. Elle a dû prendre peur que quelque chose de similaire ne leur arrive, à elle ou à ses enfants, et a décidé de partir."
La princesse Haya, elle, après avoir transité par l'Allemagne, se cache à Londres, vraisemblablement dans la luxueuse propriété de Kensington, d'une valeur avoisinant les 100 millions d'euros, qu'elle a rachetée en 2017 à l'industriel indien Lakshmi Mittal. Cavalière émérite et ancienne présidente de la Fédération équestre internationale, elle est dans l'attente d'une audience devant le tribunal qui doit avoir lieu le 30 juillet concernant son divorce de l'émir Mohammed bin Rashid Al Maktoum et la garde de leurs enfants. Le milliardaire, figure majeure du monde du sport hippique, a intenté une action "sans précédent" contre Haya devant le tribunal des affaires familiales de la Cour supérieure et entend bien obtenir de faire revenir leurs enfants auprès de lui à Dubaï. La guerre s'annonce terrible...