Hugh Grant fait à 55 ans un beau come-back cinématographique grâce au film Florence Foster Jenkins. Dans ce long métrage de Stephen Frears qui fait écho à Marguerite avec Catherine Frot, c'est Meryl Streep qui incarne cette chanteuse lyrique pas comme les autres ; mais si l'actrice américaine est encore une fois impeccable, les projecteurs se tournent aussi vers l'icône britannique devenue star avec Quatre mariages et un enterrement. Venu à Paris avec le cinéaste, il s'est expliqué sur cette aventure humaine et musicale, se montrant particulièrement charmant et épanoui, grâce aussi à ses enfants - "que j'aime, à mon grand étonnement !", glisse-t-il.
Meryl Streep vous rend meilleur
Depuis quelques années, l'expert en comédie romantique s'est fait plus rare au cinéma et si l'on salue sa performance dans Cloud Atlas, il s'est fait plus discret. Pourquoi avoir voulu jouer dans Florence Foster Jenkins ? Parce qu'il a aimé le ton du film, drôle et triste, mais pas seulement : pour donner la réplique à Meryl Streep, évidemment ! Qui refuserait ce privilège ? Hugh Grant, qu'on pensait éloigné des plateaux de cinéma, ne s'est donc pas fait prier. Leur première rencontre s'est déroulée au cours d'un dîner : "C'est comme parler à un professeur d'université ! C'est comme jouer avec Djokovic, elle vous rend meilleur", explique l'acteur. "Elle n'a pas de cour, sauf son maquilleur, qui est charmant d'ailleurs." Avec sa touche d'humour irrésistible, il explique avoir tenté de lui faire dire des choses croustillantes sur ses autres partenaires, en vain !
Voilà qu'il a tourné avec l'une des plus grandes stars du cinéma. Son personnage est lui un acteur qui n'a pas réussi sa carrière. Interrogé sur le succès, il porte un regard lucide : "Le monde est rempli de bons acteurs. 99% sont bons. Et puis il y a un petit groupe qui est super classe. Judi Dench, Helen Mirren, Gérard Depardieu. Ce sont des acteurs et actrices dont la présence est supérieure."
Hugh Grant a été conquis par l'aspect à la fois drôle et triste du film. La relation entre son personnage et Florence l'a aussi beaucoup touché : "En apparence, il est très dans le contrôle, c'est un aristocrate. Mais sans elle, il n'est rien. Ce sont deux 'freaks' [monstres de foire] qui se sont accrochés l'un à l'autre. Il la protège pour protéger son monde, mais il arrive à l'aimer, un peu comme on aime sa famille."
Il se révèle flamboyant dans Florence Foster Jenkins et l'une de ses scènes est particulièrement mémorable, dans laquelle il se lâche complètement et danse - ce qui fait écho à sa chorégraphie dans Love Actually : "J'aime danser pour mes enfants. Ils ont tous moins de quatre ans, mais je les embrasse et ils s'en vont. La danse dans le film a fini par me plaire. C'était huit semaines d'entraînement, mais cela s'est révélé amusant finalement. Tant pis pour mes enfants !"
Florence Foster Jenkins, en salles le 13 juillet