Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf vit des instants très compliqués. Le musicien, visé par une enquête du parquet de Créteil pour atteinte sexuelle après avoir embrassé une collégienne lors d'un stage en 2013 dans son studio d'enregistrement d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), a décidé de répondre publiquement aux accusations "d'agression sexuelle" et a dénoncé jeudi de "fausses informations".
"Les accusations d'une très grande gravité portées à mon encontre m'ont indigné et je suis aujourd'hui en état de choc, indique-t-il dans ce communiqué officielle. De fausses informations extrêmement préjudiciables ont été délibérément diffusées dans le seul but de me décrire comme un prédateur sexuel."
Le voilà "sévèrement jugé devant le tribunal médiatique" et sa vie est devenue "un enfer". "Il a évoqué un acte unique qu'il a immédiatement regretté", avait indiqué à l'AFP la procureur de Créteil Laure Beccuau, insistant sur le fait que "la qualification d'atteinte sexuelle" avait été retenue, qui est "différente de l'agression sexuelle car elle implique le consentement de la victime mineure". Des médias avaient initialement fait état d'une enquête pour "agression sexuelle". Le compositeur auréolé il y a deux semaines d'un César de la meilleure musique originale de film pour Dans les forêts de Sibérie promet d'engager une action en diffamation contre "les responsables de ce lynchage injuste".
Les faits remontent à fin 2013. L'adolescente alors âgée de 14 ans, scolarisée en 3e et fan absolu du célèbre trompettiste, vient de passer une semaine de stage auprès de l'artiste de 36 ans. Un baiser est échangé à l'issue de ce stage. Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte déposée par les parents de la jeune fille en janvier 2016. Elle a débouché sur le placement en garde à vue d'Ibrahim Maalouf en janvier dernier à la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, chargée de l'enquête.
Il est "absolument honteux de faire croire qu'il y a eu 'agression sexuelle', et encore mois de reconnaissance de ma part de cette supposée agression sexuelle, puisque c'est absolument faux", a également tonné le musicien qui dément l'information selon laquelle il aurait "admis avoir demandé l'envoi d'une photo de nu" à l'adolescente.
Dans "un état psychologique compliqué", la jeune fille qui était décrite comme "dans une relation d'admiration face à son idole", doit être à nouveau entendue pour être "interrogée sur les déclarations de l'artiste", avait expliqué la procureur. Cette nouvelle audition "devra confirmer la qualification d'atteinte sexuelle, qui est celle retenue en l'état", avait-elle souligné vendredi 3 mars. Si cela se confirme, Ibrahim Maalouf – que l'on devrait notamment retrouver aux Solidays en juin prochain – risque une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.