Dans l'entretien qu'il nous a accordé, le 10 avril 2024 dernier, Keen'V a longuement évoqué les aspects professionnels de sa vie, et notamment ce défi que constituait pour lui l'animation du jeu The Song, sur NRJ12. Mais au cours de cet échange, l'ancien candidat de DALS a aussi largement évoqué des aspects plus personnels, voire plus intimes...
Avec l'arrivée de ce jeu dans votre vie, votre activité s'est accélérée au point d'évoquer un "marathon". Cela implique une hygiène de vie particulière ?
Absolument. Je n'ai plus 20 ans donc le moindre excès, je le paie direct. Donc, je mange sainement, pour ne pas me sentir lourd, je dors bien, je ne bois pas d'alcool, et je m'échauffe la voix tous les jours...
Vous avez paraît-il une morning routine...
Je me lève, je ne touche pas à mon téléphone sauf pour dire bonjour aux gens sur internet. Ensuite, je lis, puis je fais du yoga, je médite et après, ma journée peut commencer.
Vous vous levez tôt ?
Plus tôt qu'avant, quand j'émergeais vers 13h, comme un adolescent. Mais j'ai compris que l'avenir appartenait à ceux qui se lèvent tôt. Donc je me lève vers 9 h et je prends mes 2 heures, juste pour moi, dans le silence et le calme.
Les réseaux sociaux jouent un grand rôle dans votre vie, comment choisissez-vous ce que vous y publiez ?
Il y a des trucs que je calcule vraiment avec mon manager, et en story, je fais plus ce que je veux, je me sens plus libre...
À ce propos, vous êtes toujours célibataire ?
Oui, et je suis bien comme ça... En vrai, je pense que je n'étais pas fait pour être avec quelqu'un. J'ai été en couple parce que je suis tombé amoureux mais j'ai compris aujourd'hui que cela nécessitait de faire des concessions. Et ce n'est pas pour moi. Je suis carriériste. Mon métier me prend tellement de temps, je suis tellement focus sur mes objectifs qu'il n'y a plus de place pour l'amour dans ma vie. Je ne dis pas que je ferme toutes les portes, que je ne retomberai pas amoureux ou que je ne vivrai pas une histoire incroyable. Mais là, j'en ai absolument pas envie. Je ne me pose plus la question de savoir si ma compagne va être triste si je m'absente, je n'ai plus le poids de cette responsabilité. Je ne m'occupe que de moi. Mon ex ne me mettait aucune pression, elle était adorable, c'est juste moi qui me disais, "attend Kevin, t'es pas tout seul, tu dois lui consacrer du temps, sinon, elle va vivre comment ?" C'est moi qui me mettais la pression...
Vous devez tout de même avoir pas mal de sollicitations dans votre métier ?
Non, ça, je ne regarde même pas. Je suis plus du genre à rencontrer quelqu'un dans la vraie vie, sur la route... À ce propos, j'ai découvert Tinder... J'étais marié moi avant, je ne connaissais pas. Bon, j'ai vu. C'est un truc pour coucher, ça va pas plus loin. C'est pas mon truc. Moi, si je cherche quelqu'un, c'est pas pour le fréquenter trois jours ni une semaine, ni pour vivre des trucs avec elle sur les réseaux...
Avez-vous connu des fans très insistantes ?
Fan, le mot est faible, là, ça relevait plutôt du fanatisme. Une femme mariée qui m'avait envoyé une lettre en m'expliquant qu'elle allait demander le divorce parce que quand elle embrassait son mari, elle avait l'impression de me tromper... Elle a trouvé mon ancienne adresse et elle s'est installée à 600 mètres de chez moi, et tous les jours, elle m'envoyait un message privé sur Facebook pour me dire qu'elle m'attendait sur la route pour qu'on puisse vivre enfin notre histoire d'amour. Tout ça parce qu'elle s'appelait Isabelle, comme mon ex. Flippant. J'ai aujourd'hui sa photo, et son nom et j'ai donné des consignes pour qu'on ne la laisse pas entrer dans les endroits où je me trouve.
Il paraît que vous lisez désormais des bouquins de développement personnel ?
Je ne sais pas si le terme est le bon. Mais ce sont des livres qui me font réfléchir sur qui je suis. Là, par exemple, je lis un gros pavé de Robert Greene, Les lois de la nature humaine. Il explique comment décoder le comportement des gens qui nous entourent. Moi, je cherche surtout à me décoder. Sur ma table de chevet, il y a aussi, Pensées pour moi-même, de Marc Aurèle, L'homme à la découverte de son âme, de Jung, Ton enfant intérieur n'a rien à faire, de Simone Goldmann ou encore L'art subtil de s'en foutre, de Mark Manson.
Et qu'avez-vous découvert sur vous ?
J'ai appris que plutôt que d'occulter ma part d'ombre, il fallait que je vive avec elle.
Et quelle est votre part d'ombre ?
Ça, c'est personnel, mais plutôt que de la repousser, je l'accepte. Comme la colère. Quand cette émotion me saisit, j'essaie de savoir d'où elle vient. Ça ne sert à rien de tenter de la contrôler en se disant "Calme-toi, respire". Je cherche à comprendre pourquoi. Et au final tout va mieux.
Cette introspection, c'est la crise de la quarantaine ?
C'est pas une crise mais une envie de me connaître. Je me suis rendu compte notamment que j'étais très résilient. C'est d'ailleurs le thème de mon dernier single, Dis toi que c'est la vie. Je préserve mon énergie en ne combattant pas ce qui ne dépend pas de moi. Je pense que ça contribue à mon succès.
Vous semblez positiver beaucoup. La dépression, c'est fini ?
Oui, parce que j'ai appris un truc que j'ai pu vérifier. Un jour on m'a dit : "la dépression, c'est toi qui la fais". La première fois que j'ai entendu ça, j'ai eu envie d'insulter la personne. Mais tout bien réfléchi, j'ai réalisé que mon ego n'était pas si malheureux d'être en dépression, que ça l'occupait beaucoup et j'ai essayé de savoir pourquoi j'étais en dépression. La culpabilité du décès de ma grand-mère n'était finalement pas une raison suffisante. Une fois que j'ai décidé de prendre les choses comme elles étaient et non plus comme je les percevais, j'ai réussi à faire taire mon ego et à laisser la place à la vérité. Et ma dépression est partie. Tout va mieux, mais je fais désormais avec les bas. Je reste cool.
Vous semblez vivre beaucoup dans l'acceptation, des choses vous révoltent?
L'injustice, la cruauté gratuite et je ne tolère pas qu'on fasse du mal aux enfants ou aux animaux. Je pars du principe que les adultes eux, peuvent se défendre mais, si on touche aux enfants ou aux animaux, ça me met vraiment en colère.
Est-ce difficile d'être soi-même lorsqu'on est un personnage public ?
C'est compliqué quand on a un problème avec le regard des autres. J'avais ce problème, je ne l'ai plus. Si des gens ont envie de me juger parce que je m'amuse, et que soi-disant, j'ai un statut, ça les regarde. Je ne suis pas responsable de ce que les gens vont penser de moi. Après, il y a des personnes qui comprennent très bien qu'à certains moments, je n'ai pas envie d'être Keen'V, mais juste Kevin.