INTERVIEW Keen'V : "Animer The Song, c'est très proche de ce que je fais sur la scène"
Publié le 15 avril 2024 à 06:31
Par Lucie Gosselin | Rédactrice
Journaliste passionnée, depuis plus de 10 ans, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages ou des interviews.
Ce lundi 15 avril, Keen'V, 41 ans, se lance dans une nouvelle aventure. Le chanteur prend les commandes de "The Song", sur NRJ 12, un jeu au cours duquel des candidats s'affrontent par binômes lors d'un quiz musical. À quelques jours du lancement, Purepeople s'est longuement entretenu avec lui. Comment s'est-il préparé ? Quelles ont été ses relations avec les candidats ? Comment a-t-il concilié le tournage de ce programme avec sa tournée ? Outre les réponses à ces questions, il est largement revenu sur son métier d'artiste et sur sa passion pour la scène.
INTERVIEW Keen'V : "Animer The Song, c'est très proche de ce que je fais sur la scène"
Ce lundi à 18h, Keen'V prend les commandes de "The Song"Keen'V sur le plateau de sa nouvelle émission, The Song, sur NRJ 12Photo P. Leroux Ce jeu est un quiz musical diffusé sur NRJ 12
Keen'V sur le plateau de sa nouvelle émission, The Song, sur NRJ 12Photo S. Zeghache À cette occasion, le chanteur, ici avec Marina Kaye, a accordé" une longue interview à Purepeople
Keen'V sur le plateau de sa nouvelle émission, The Song, sur NRJ 12 avec la chanteuse Marina Kaye qui fera partie des invités surprise.Photo S. Zeghache Dans cette interview, il revient longuement sur ce nouveau défi qu'il a relevé en devenant animateur.
Le chanteur Kevin Bonnet aka Keen'V se produit sur scène pour le lancement du guide local de Lille "Le Chti" avec NRJ Radio le 16 mars 2019 à Lille, France. Photo par Sylvain Lefevre/ABACAPRESS.COM Il évoque aussi largement son métier de chanteur et son goût pour la scène.
Cannes (06), Palais des Festivals le 04/11/2017 : Keen'V sur le tapis rouge pour la ceremonie des 19e NRJ Music Awards. - Photo by Syspeo.c/ANDBZ/ABACAPRESS.COM
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Ce mercredi 10 avril, on avait rendez-vous à 15 heures pour interviewer Keen'V mais le chanteur a eu un contretemps. Gêné par une bronchite qui ne passe pas, il a obtenu un rendez-vous médical en urgence afin d'être en meilleure forme pour la série de concert qui l'attend encore ce week-end. L'entretien a été repoussé de deux heures. A 17h, ponctuel, il est là. Débordant d'enthousiasme à l'idée de se lancer dans ce nouveau défi en devenant animateur.

Comment êtes-vous entré dans la peau d'un animateur?
C'est finalement un exercice très proche de la scène. Quand je suis sur scène, entre deux chansons, c'est de l'animation. Donc au final, l'exercice n'était pas très éloigné de ce que je fais dans mon quotidien.

Est-ce qu'il y a des qualités différentes dont il faut faire preuve?
Il faut respecter un cadre plus strict, connaître les règles du jeu. Il y a moins de part à l'improvisation. Mais je me suis beaucoup amusé avec les candidats. On va avoir des gens incroyables, notamment un duo de championnes. Je me régalais d'avance de les savoir sur le plateau. Je savais que j'allais passer un bon moment. Elles étaient tellement drôles. J'ai rencontré des gens que je n'aurais pas rencontrés dans la vraie vie.

"J'adore Reichmann, Nagui ou Cauet"

Est-ce que dans ce rôle, vous vous êtes inspiré de quelqu'un ?
Non. C'est comme en musique, je voulais que ça me ressemble. Je pense que si on est venu me chercher, c'était parce que j'avais un truc différent. S'ils avaient voulu un "vrai animateur", ils l'auraient trouvé ailleurs. J'ai donc gardé ma petite authenticité. Ce qui ne m'empêche pas d'adorer les styles de Reichmann, Nagui ou Cauet, qui sont très proches des gens, très humains.

Cela a nécessité beaucoup de travail?
On n'a rien sans rien. J'ai dû apprendre les règles, les textes et m'entraîner. Mais ça a été plutôt fluide. Le premier tournage devait durer quatre jours. Au final, on avait juste une demi-heure de retard. J'ai pas dû être si mauvais que ça... Après, je suis plutôt à l'écoute des conseils qu'on me donnait dans l'oreillette. Au fur et à mesure des émissions, j'ai adopté un ton de plus en plus personnel.

"Je ne fais plus attention aux critiques ni aux compliments"

Combien avez-vous enregistré d'émissions ?
Quarante, en 7 ou 8 jours. J'ai fait ça au mois de mars. C'était d'autant plus sport que j'avais la tournée en même temps.

Quelle a été la réaction des premiers candidats en voyant que c'était vous l'animateur?
Je pense qu'ils étaient au courant parce qu'ils n'étaient pas super surpris. A priori, ils étaient contents. En tout cas, je n'ai pas senti d'ondes négatives du genre "c'est qui ce naze là". Ils étaient plutôt bienveillants et j'ai eu des retours très positifs. On m'a trouvé très bon. Comme c'était nouveau pour moi, ça m'a fait du bien même si j'ai pris l'habitude à la longue, dans mon métier, de ne pas faire attention ni aux critiques ni aux compliments. Mais j'avoue que je me suis senti très à l'aise. Quand j'ai vu au départ la charge de travail, je m'attendais à tellement plus de difficultés.

"On va m'entendre un peu chanter"

Est-ce qu'on va vous entendre chanter ?
De temps en temps, un peu.

Ce lundi pendant la première diffusion, qu'allez-vous faire ?
Je vais la regarder à Paris, avec toute l'équipe. Car c'est un travail d'équipe. C'est notre petit bébé. J'ai adoré qu'on prenne ce pari hyper risqué de faire un jeu à 18 h. Un jeu nouveau, français, une création totale. Je suis fier de l'incarner.

Appréhendez-vous les audiences ?
Les audiences, la chaîne va s'en occuper. Moi, je considère que c'est comme un album. Je le fais, j'espère qu'il va être vendu, mais ce qui m'importe, c'est sa qualité. Et le programme est de qualité. Je pense qu'il va faire parler et qu'il va marcher. C'est vraiment le genre d'émission que je regarde ou que j'ai regardé comme le Maillon Faible, ou les boîtes, (À prendre ou à laisser) d'Arthur. Je suis un fan des jeux télé.

"Le tournage des jeux a été un marathon"

Que regardiez-vous plus jeune ?
Le premier jeu que j'ai adoré, c'était N'oubliez pas votre brosse à dents de Nagui. Incroyable, un vrai rendez-vous pour moi. Très divertissant. Moi, j'ai la chance d'avoir des journées agréables mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Quand tu rentres chez toi, que la journée a été dure et que tu vois des gens qui s'amusent, de l'humeur, des jeux, tu es comme avec une bande de potes et tu oublies que tu regardes la télé. Ça fait du bien. J'espère que The Song, ça va être ça.

Comment avez-vous concilié les tournages et votre tournée ?
C'était dur. Le timing était serré, un vrai marathon. Début de semaine, répète du jeu, puis deux jours de tournages. Le soir, je prenais le bus pour aller sur ma tournée. Je faisais trois dates durant le week-end. Puis je rentrais chez moi, à Rouen, le lundi. J'avais juste le temps de laver mes fringues sales, de prendre des propres et de repartir à Paris pour retourner The Song. Le marathon a duré un mois. J'aurais dû être mort de fatigue et en vouloir à la terre entière mais j'ai tellement aimé. Quand les tournages se sont arrêtés, j'aurais dû être soulagé. En fait, j'étais triste.

De nouveaux tournages sont déjà prévus ?
Je pense que la chaîne va attendre de voir les résultats pour savoir s'il y aura ou pas une saison 2.

"J'avais perdu de vue que la scène était vitale pour moi"

Comment marche votre tournée ?
On est très contents. On a fini la tournée des petites salles, et on commence les Zénith dès ce week-end. Ce sont vraiment deux ambiances différentes. D'un côté, les gens que tu entends chanter, la proximité avec eux, la chaleur des petites salles qui sont souvent bondées, comme le Bikini à Toulouse ou le Transbordeur à Lyon. De l'autre, la beauté des Zeniths, et la foule, immense, qui communie sur tes titres. C'est incroyable à vivre.

Certains évoquent la scène comme une drogue, c'est votre cas ?
La drogue, c'est néfaste. Alors que la scène fait du bien. Pour moi, il y a l'oxygène, l'eau, la nourriture, et la scène. C'est vital. C'est un équilibre que j'ai enfin trouvé, d'où, le nom de mon dernier album. À force de faire de la scène, c'était devenu un quotidien et j'avais peut-être perdu de vue à quel point c'était primordial pour moi. Comme les humains peuvent être bêtes ou égoïstes, je prenais ça pour acquis et j'en voyais moins la beauté ou la nécessité. Et puis il y a eu le Covid, cette longue période sans public. Lorsque ça a recommencé, j'ai vraiment pris la mesure de ce que la scène m'apportait. Je me suis dit, "bien sûr, je le sais, c'est ça que j'aime".

Concert de Keen'V lors de l'inauguration du nouvel hopital de jour de medecine de l'adolescent du CHU de Rouen (76) le 24/01/2019 - Photo by Tesson/ANDBZ/ABACAPRESS.COM - © Abaca
"Je n'ai pas la recette du succès et c'est tant mieux"

Le succès, lui n'est jamais acquis. Est-ce qu'il vous arrive de douter ?
Non, le doute, ne sert à rien. Le doute, c'est comme la peur, ce n'est pas constructif. Pourquoi avoir peur de la mort alors qu'on sait qu'elle va arriver ? On ne sait juste pas quand. Le succès, c'est pareil. Aujourd'hui, il est là. Demain ? C'est le public qui décide. Si j'avais la recette du succès, ce ne serait même pas drôle. Ce n'est pas parce que je vais mettre tout mon coeur ou toute mon âme dans une chanson qu'elle va marcher. Et l'inverse est vrai. C'est mon métier qui est comme ça et c'est ça qui est génial. Il faut l'accepter. C'est ce qui rend la chose encore plus palpitante et passionnante.

Avez-vous en tête deux titres pour illustrer vos propos ?
J'aimerais trop, je pensais pas qu'il allait marcher, je ne pensais pas que ça allait être un carton. Ou encore mieux, La vie du bon côté. Cette chanson, je l'ai faite avec ma soeur. Elle n'a jamais voulu faire carrière donc on a vraiment fait ça pour s'amuser, pour se faire plaisir. C'était un truc qu'on s'était promis depuis l'enfance. Mon producteur l'écoute et il me dit : "c'est lui le single". Je doute. Lui persiste, et décide de partir là-dessus. Ça a été un carton. Moi, je l'aimais bien, mais pour moi, le morceau allait être quelconque dans l'album. Bref, on ne choisit pas.
À l'inverse, le titre Affaire classée, j'étais sûr que c'était un truc incroyable. Je pensais qu'il deviendrait un classique. Mais il a fonctionné sans plus. C'est l'incertitude de notre métier qui fait sa beauté. Certains pourraient en vouloir à leur public, genre "ils ont rien compris". Moi, j'accepte. La musique est un truc d'émotions, de sensibilité. Si un morceau ne marche pas, c'est que j'ai pas réussi à la faire passer.

"J'en suis à mon cinquième Covid"
Vous avez souvent évoqué votre timidité ? Vous l'avez surmontée ?

Je crois que j'ai mal exprimé ce que je ressens. Des vrais timides, j'en ai croisé. Ils ont du mal à aller vers les gens. Pas moi. Moi, je suis réservé. Je n'offre pas mon amitié ou mon amour, comme ça du jour au lendemain au premier venu. Je ne suis pas du genre à prendre quelqu'un que je ne connais pas dans mes bras. D'abord, je vais te checker avec les poings, puis je vais te serrer la main, puis je vais te faire la bise et après, peut-être, je te prends dans mes bras.

Je vous entends beaucoup tousser, vous ne craignez pas d'être en difficulté pour le concert ?
Ça sert à rien de focaliser dessus. J'ai réussi la semaine dernière à chanter à Toulouse alors que j'étais dans un état bien pire. Le show a été compliqué. Je toussais énormément. Dans mon oreillette, mon équipe me disait : "Tu veux de l'eau, ça va aller ?" Je suis humain, pas infaillible. En plus je suis un humain avec une connerie de maladie immuno-déficitaire. Ma mère me l'a rappelé récemment. Elle me disait que quand j'étais petit j'avais eu des piqûres pendant trois ans pour renforcer mon système. Mais je reste fragile. Si des gens viennent faire une photo avec moi et que l'un d'eux est malade, je chope sa maladie. Pour vous donner une idée, j'en suis à mon cinquième Covid...


The Song, du lundi au vendredi à partir du 15 avril, sur NRJ 12

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