Jacques Perrin et son fils Mathieu Perrin lors de l'inauguration de la rétrospective "Jacques Perrin" à la Cinémathèque française à Paris le 27 avril 2011© Angeli
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Le 13 juillet, Jacques Perrin fêtera ses 70 ans. Le producteur, réalisateur et acteur français pourra fièrement souffler ses bougies, en songeant à sa carrière, si riche et si engagée, auréolée récemment par le César du meilleur documentaire avec Océans. La Cinémathèque française lui rend hommage du 27 avril au 30 mai à travers une rétrospective de son parcours. Une soirée d'inauguration a eu lieu mercredi et cette figure du cinéma a pu saluer Costa-Gavras, Jean-Paul Rappeneau, Jean Rochefort accompagné de son épouse Françoise,Claudia Cardinale et Florence Darel. Il a également posé avec enthousiasme aux côtés de son fils, Mathieu Perrin.
Dans l'enceinte cinéphile de la Cinémathèque, Jacques Perrin sera présent le 30 avril pour animer un dialogue, après la projection du Peuple Migrateur. L'occasion de l'écouter parler de sa passion pour le cinéma doublé par celle de la nature, et de l'interroger sur ses motivations. Pour le magazine Télérama, il aborde son travail et son engagement écologique. Extraits.
L'infatigable Jacques Perrin, cheveux blancs pleins de sagesse, prépare actuellement un nouveau documentaire sur les saisons, centré sur "les animaux, qui ont toujours été des observateurs silencieux des activités humaines", et deux fictions ambitieuses, l'une sur l'attaque des garnisons françaises d'Indochine par les Japonais, l'autre sur la piraterie au larde de la Somalie."
L'alternance est de mise entre les sujets de ces oeuvres, son cinéma est manifestement politique : "Je me souviens dans les années 1970, d'avoir préparé, avec Costa-Gavras et Jean Labib, un film sur la pollution. [...] A l'époque, il n'y avait pas de ministère de l'Environnement, beaucoup croyaient encore que la nature n'était pas menacée ; c'était assez affolant." Le film ne s'est pas fait, mais aujourd'hui, les mentalités ont changé et personne n'osera nier l'importance du danger.
Qui dit écologie, dit Nicolas Hulot, qu'il connaît suffisamment pour se sentir "idéologiquement proche de lui". Il décrit l'homme, candidat à l'élection présidentielle 2012 et compagnon préféré des Français pour partir en vacances, comme un homme crédible : "Son engagement est celui d'une vie." Jacques Perrin ne veut néanmoins pas prendre publiquement parti pour le créateur de l'émission télévisée Ushuaïa, pour ne pas que l'on croie que "ses films sont l'illustration de ses convictions". C'est alors qu'il explique sa position : "Pour l'écologie est une forme d'élévation spirituelle." Acceptant d'être vu comme "fleur bleue", Jacques Perrin déclare : "Je crois qu'au contact de la nature, l'homme devient un peu meilleur."
Qui dit rétrospective, dit souvenirs de tournage, et le producteur, qui a obtenu son premier Oscar avec Z de Costa-Gavras avant même 30 ans, se remémore l'expérience des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy : "Je lui avais dit que je ne savais ni danser, ni chanter, Pas de problème avait-il répondu. Mais il trouvait que j'étais un peu trop brun. Comme les coiffeurs du film étaient occupés, je suis allé dans un peutt salon sur la place principale de Rochefort : on m'a plongé la tête dans une bassine d'eau oxygénée, je suis ressorti blanc, jaune, d'une couleur impossible. Je suis allé voir Jacques : 'C'est épouvantable. - Non, c'est formidable !' J'ai gardé avec douleur cette chevelure sur le crâne."
Le mot de la fin sera pour l'implication de Jacques Perrin pour accomplir ses envies de cinéma : "J'ai accepté certains rôles pour payer les traites, et j'ai passé autant d'années à rembourser qu'à produire." Ainsi, réunir les 68 millions d'euros du budget d'Océans n'a pas été simple, mais avec sérénité puisque son film Océans est désormais l'oeuvre française la plus vue à l'étranger, il déclare : "Je vois enfin le port." D'ailleurs, Océans continue de naviguer dans de belles eaux, et cette oeuvre va être adaptée en série pour France 2.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans l'édition du 27 avril de Télérama.
Toutes les informations sur la rétrospective de Jacques Perrin à la Cinémathèque française en cliquant ici.
Dans l'enceinte cinéphile de la Cinémathèque, Jacques Perrin sera présent le 30 avril pour animer un dialogue, après la projection du Peuple Migrateur. L'occasion de l'écouter parler de sa passion pour le cinéma doublé par celle de la nature, et de l'interroger sur ses motivations. Pour le magazine Télérama, il aborde son travail et son engagement écologique. Extraits.
L'infatigable Jacques Perrin, cheveux blancs pleins de sagesse, prépare actuellement un nouveau documentaire sur les saisons, centré sur "les animaux, qui ont toujours été des observateurs silencieux des activités humaines", et deux fictions ambitieuses, l'une sur l'attaque des garnisons françaises d'Indochine par les Japonais, l'autre sur la piraterie au larde de la Somalie."
L'alternance est de mise entre les sujets de ces oeuvres, son cinéma est manifestement politique : "Je me souviens dans les années 1970, d'avoir préparé, avec Costa-Gavras et Jean Labib, un film sur la pollution. [...] A l'époque, il n'y avait pas de ministère de l'Environnement, beaucoup croyaient encore que la nature n'était pas menacée ; c'était assez affolant." Le film ne s'est pas fait, mais aujourd'hui, les mentalités ont changé et personne n'osera nier l'importance du danger.
Qui dit écologie, dit Nicolas Hulot, qu'il connaît suffisamment pour se sentir "idéologiquement proche de lui". Il décrit l'homme, candidat à l'élection présidentielle 2012 et compagnon préféré des Français pour partir en vacances, comme un homme crédible : "Son engagement est celui d'une vie." Jacques Perrin ne veut néanmoins pas prendre publiquement parti pour le créateur de l'émission télévisée Ushuaïa, pour ne pas que l'on croie que "ses films sont l'illustration de ses convictions". C'est alors qu'il explique sa position : "Pour l'écologie est une forme d'élévation spirituelle." Acceptant d'être vu comme "fleur bleue", Jacques Perrin déclare : "Je crois qu'au contact de la nature, l'homme devient un peu meilleur."
Qui dit rétrospective, dit souvenirs de tournage, et le producteur, qui a obtenu son premier Oscar avec Z de Costa-Gavras avant même 30 ans, se remémore l'expérience des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy : "Je lui avais dit que je ne savais ni danser, ni chanter, Pas de problème avait-il répondu. Mais il trouvait que j'étais un peu trop brun. Comme les coiffeurs du film étaient occupés, je suis allé dans un peutt salon sur la place principale de Rochefort : on m'a plongé la tête dans une bassine d'eau oxygénée, je suis ressorti blanc, jaune, d'une couleur impossible. Je suis allé voir Jacques : 'C'est épouvantable. - Non, c'est formidable !' J'ai gardé avec douleur cette chevelure sur le crâne."
Le mot de la fin sera pour l'implication de Jacques Perrin pour accomplir ses envies de cinéma : "J'ai accepté certains rôles pour payer les traites, et j'ai passé autant d'années à rembourser qu'à produire." Ainsi, réunir les 68 millions d'euros du budget d'Océans n'a pas été simple, mais avec sérénité puisque son film Océans est désormais l'oeuvre française la plus vue à l'étranger, il déclare : "Je vois enfin le port." D'ailleurs, Océans continue de naviguer dans de belles eaux, et cette oeuvre va être adaptée en série pour France 2.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans l'édition du 27 avril de Télérama.
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