Il était l'une des figures marquantes de la Nouvelle Vague. Jacques Rivette est mort vendredi 29 janvier à l'âge de 87 ans, annonce Le Monde.fr. Réalisateur de Paris nous appartient, L'Amour fou, ou encore La Belle Noiseuse, il avait signé son dernier film en 2009, 36 vues du pic Saint-Loup, avec Jane Birkin et Sergio Castellito. Bulle Ogier était la muse de Jacques Rivette : elle a tourné sept longs métrages avec lui dont Out 1 : Noli me tangere.
Originaire de Rouen, Jacques Rivette a débuté, comme nombre des membres de la Nouvelle Vague, en tant que critique de cinéma. Il avait fonde la Gazette du cinéma en 1950, avec Éric Rohmer, Jean-Luc Godard et Alexandre Astruc. Il avait ensuite rejoint les Cahiers du cinéma, revue où il a notamment occupé le poste de rédacteur en chef entre 1963 et 1965.
Assistant de Jacques Becker et de Jean Renoir dans un premier temps, il sort son premier long métrage, Paris nous appartient, en 1960. Le film est un échec commercial.
Sa notoriété grandit avec la polémique liée à Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, avec Anna Karina, qui sort sur les écrans en 1967 après avoir été dans un premier temps censuré.
Il s'essaie aux films expérimentaux dans lesquels les acteurs recourent à l'improvisation. Ainsi, il réalise un film fleuve, L'Amour fou (1969) qui dure plus de quatre heures. Parmi ses thèmes favoris exploités dans les années 1980 : le complot, le mystère et le théâtre avec L'Amour par terre (1984) et La Bande des quatre (1988).
On se souviendra de la pose d'Emmanuelle Béart en 1991 sur l'affiche de La Belle Noiseuse aux côtés de Michel Piccoli et Jane Birkin, et la Jeanne d'Arc incarnée par Sandrine Bonnaire dans le diptyque Jeanne la Pucelle (1994).
En 2000, Jacques Rivette réalise Va savoir, une comédie librement inspirée du Carrosse d'or de Jean Renoir, cinéaste auquel il avait consacré en 1966 un documentaire intitulé Jean Renoir, le patron. Il a aussi fait tourner Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu dans Ne touchez pas la hache en 2007.
Les hommages vont affluer. La Cinémathèque française lui fait honneur en reprenant ses propres mots : "J'aime qu'un film soit une aventure pour ceux qui le tournent et, plus tard, pour ceux qui le voient."