Depuis l'annonce du décès de Michel Blanc faite ce vendredi 4 octobre, les hommages ne cessent de pleuvoir envers cet acteur français, connu à la fois pour ses rôles comiques mais aussi dramatiques. Ses anciens collègues de la troupe du Splendid le pleurent, à l'instar de ses voisins du IVe arrondissement de Paris. Mais dans ce concert de louanges, il existe aussi une voix dissonante.
Il s'agit de celle de René-Marc Bini. Ce nom n'est pas forcément le plus connu du grand public mais son oeuvre a touché de nombreux spectateurs français. Depuis les années 1990, il compose des musiques pour des films et des séries. On peut citer à son actif la musique du film Liberté-Oléron réalisé par Bruno Podalydès. "Un film atypique sur lequel il a pris beaucoup de plaisir" raconte le musicien auprès du site spécialisé Cinézik. Une collaboration agréable et fructueuse... bien différente de celle qu'il a connue avec Michel Blanc.
Tout en rappelant que le film sur lequel ils ont collaboré, Grosse Fatigue, est une oeuvre "géniale", le musicien reconnaît avoir connu quelques difficultés lors du tournage. Pour la première fois, René-Marc Bini sortait du cadre de son cercle proche pour travailler avec un réalisateur connu. "Ce n'était pas intimidant mais c'était difficile" note le compositeur, toujours à Cinézik.
Le musicien explique ainsi que la confiance de Michel Blanc n'est réellement venue qu'à la fin du tournage. Loin d'être un tyran, ce serait plutôt le côté désordonné de l'acteur du Splendid qui aurait désarçonné son collègue. "Il ne savait pas du tout ce qu'il voulait, il passait son temps à me dire qu'il fallait faire attention à la musique, parce que dans une comédie la musique est difficile, qu'on n'a pas le droit de faire quelque chose qui soit émotionnel, parce que ça casse la comédie" décrit-il.
René-Marc Bini n'en veut pour autant pas à son réalisateur. "Sa méfiance n'était pas une méfiance à mon égard, c'était par rapport à la musique, il n'y avait rien de personnel. C'est juste dommage de ne pas avancer main dans la main dans quelque chose. J'ai passé beaucoup de temps à proposer des choses très différentes les unes des autres. J'ai même proposé un boléro espagnol qui semblait lui plaire. Puis finalement je l'ai mis dans un tiroir" tempère-t-il ainsi.
Néanmoins, travailler avec une personne que le compositeur considérait comme quelqu'un de "très brillant et intelligent" et pour qui il avait de l'admiration restera selon lui un honneur, même si cette expérience n'a sans doute pas été de tout repos.