Dès novembre 2018, Jamel Debbouze remontera sur scène avec son premier one-man show en sept ans, intitulé Maintenant ou Jamel. À cette occasion, l'humoriste de 43 ans a accepté de se confier longuement au Journal du Dimanche et d'évoquer un aspect méconnu de sa vie : ses affaires. Debbouze, ce n'est plus seulement l'humoriste, l'acteur ou l'époux de la productrice et journaliste Melissa Theuriau, père de deux enfants (Léon, 9 ans et demi, et Lila, 6 ans et demi). C'est aussi un producteur, un homme d'affaires, un philanthrope, etc.
L'interview a lieu sur l'île Saint-Louis à Paris où Jamel Debbouze est installé avec sa famille. "Il y a beaucoup de fantasmes autour de mon business, confie l'acteur. Nous sommes tous tributaires d'une tuyauterie. Je suis devenu un homme d'affaires par la force des choses. Pendant dix-sept ans, j'ai investi de mes deniers personnels pour le Jamel Comedy Club et le Marrakech du rire, parce que personne ne produit des artistes en développement."
Je suis devenu un homme d'affaires par la force des choses
Alors le JDD fait le point. Jamel Debbouze, c'est aussi la société de production Kissman qui chapeaute le Marrakech du rire. Le festival, créé en 2011, a atteint cette année l'équilibre financier et ses audiences sur M6 sont excellentes. Kissman développe également des films et des séries. Toujours au Maroc, cette fois-ci à Casablanca, Jamel Debbouze a créé "un important groupe d'événementiel : l'agence Avant-Scène, lancée pour organiser le fastueux anniversaire de Puff Daddy à Marrakech, écrivent nos confrères. C'est une entreprise lucrative : elle brasse 200 millions de dirhams (18 millions d'euros) de chiffre d'affaires, selon l'hebdomadaire Jeune Afrique."
Jamel Debbouze est à la tête d'une autre société : Deb Jam. Cette dernière organise ses spectacles ainsi que le Jamel Comedy Club, petite salle de spectacle des Grands Boulevards à Paris où de nombreux humoristes ont fait leurs débuts comme Thomas N'Gijol ou Blanche Gardin. C'est un tremplin auquel Jamel tient beaucoup. Pour lui, "on fait le boulot des ministères de la Culture, de la Jeunesse et du Travail !" On ne peut l'imaginer autrement que sérieux quand il dit ça.
L'éducation, l'envol des jeunes, leur épanouissement par le théâtre, vu comme un vecteur d'intégration, est la source de son association avec l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière avec lequel il a créé un grand concours d'impro théâtrale. Lacharrière est aussi actionnaire à 50% de Deb Jam et du Jamel Comedy Club, tandis que Vincent Bolloré a racheté la moitié de Kissman.
À l'origine de ce petit empire Debbouze, il y a son statut de mégastar du grand écran. Pas un film avec lui ne peut se négocier en dessous du million. C'est l'effet Astérix et Obélix : mission Cléopâtre et du contrat osé mais payant que lui avait négocié son agent Bertrand de Labbey : un intéressement sur les ventes de billets si le film dépasse les 8 millions d'entrées. Un pari impossible ? Mission Cléopâtre a dépassé les 12 millions d'entrées. Le film d'Alain Chabat est devenu un phénomène et Jamel a touché 14 millions de francs à l'époque.
Reste que produire des spectacles, des jeunes artistes ou des films est loin d'être une science exacte et le JDD de rappeler l'échec cuisant du premier film en tant que réalisateur de la star : Pourquoi j'ai pas mangé mon père. Si le film a dépassé les 2 millions d'entrées, il aurait fait perdre 28 millions d'euros à Pathé selon le magazine Capital. Que serait le succès sans ses accidents de parcours ?