Symptôme de la crise ou soubresaut créatif : Hollywood délaisse les stars de premier ordre pour fournir les habituels biopics. Hier, Val Kilmer (The Doors), Joaquin Phoenix (Walk the Line), Jamie Foxx (Ray) et Marion Cotillard (La Môme) incarnaient des légendes dans des films prestigieux à fort potentiel commercial et oscarisable. Au même moment et moins tape-à-l'oeil, Control et I'm Not There prenaient le contre-pied.
Sans star ni couleurs, Control dessinait le portrait de Ian Curtis, chanteur dépressif de Joy Division qui s'est suicidé à l'aube de leur première tournée américaine. Truffé de stars - Heath Ledger, Cate Blanchett, Christian Bale, Richard Gere - mais porté par le cinéaste Todd Haynes (Velvet Goldmine), I'm Not There décortiquait le mythe Bob Dylan, incarné par plusieurs acteurs d'âges et de sexes différents.
Le film consacré à l'icône James Dean est sans nul doute de la seconde catégorie, plus confidentielle mais terriblement excitante. Intitulé Joshua Tree, 1951 : A portrait of James Dean, ce biopic "indé" s'intéresse particulièrement à l'homosexualité supposée de l'acteur, notamment révélée après sa mort par un ami de jeunesse.
Plus encore que le biopic sur Jeff Buckley, le film joue la carte de l'anticonformisme avec l'inconnu James Preston dans la peau bronzée du mythe hollywoodien. Pour son deuxième long-métrage, le jeune Matthew Mishory s'applique à créer une esthétique hyper-léchée, qui mêle le noir et blanc, la couleur et la fumée, et qui rappelle A Single Man de Tom Ford, avec Colin Firth et Julianne Moore.
La sortie de l'encore très peu médiatisé Joshua Tree, 1951 : A portrait of James Dean est prévue en France pour le 1er août.