Il est apparu, très triste, auprès de tous les membres de la famille le 24 juillet dernier aux obsèques de Jane Birkin, en l'église Saint-Roch de Paris. Et pour cause. Roman de Kermadec est le petit-fils de la chanteuse. Fils de la photographe Kate Barry, il mène sa barque dans l'ombre, où il opére en tant que machiniste de cinéma. Mais à l'occasion de la sortie du livre de sa maman, intitulé My Own Space, qui est paru aux éditions de La Martinière, il a accepté de sortir du silence. Pour promouvoir ce beau projet dont il est à l'origine, mais aussi pour rendre hommage à celle qui lui a donné la vie.
Roman de Kermadec est désormais détenteur du travail artistique de sa mère. Il a hérité de ses photos, bien qu'elles aient longtemps été stockées dans la cave de sa grand-mère Jane Birkin, à Paris et dans sa maison en Bretagne. Il a fini par les ressortir des cartons pour les biens du livre My Own Space... mais peut-être cette épreuve était-elle trop compliquée jusqu'à présent. Kate Barry est morte en 2013 après avoir chuté de la fenêtre de son appartement, situé au 4e étage, dans le 16 arrondissement de Paris. La cause de sa chute n'a jamais été déterminée et Jane Birkin comme Charlotte Gainsbourg ont toujours favorisé la thèse de l'accident. Pas Roman de Kermadec.
Une mort accidentelle ? "Pour moi, non", explique-t-il aujourd'hui dans les pages du magazine Paris Match. Le jour de sa mort, Kate Barry devait dîner avec son nouveau compagnon, Oury. En lieu et place, elle a laissé Roman de Kermadec orphelin, quelle que soit la raison de ce terrible accident.
C'était tellement violent de voir mon univers s'effondrer
Roman de Kermadec n'avait, fatalement, pas bien vécu cette période. "Je suis allé vivre chez ma grand-mère et j'ai sombré, se souvient-il. Je me suis assommé d'alcool, c'était tellement violent de voir mon univers s'effondrer, d'être orphelin à 25 ans, sans comprendre vraiment pourquoi. J'étais en colère contre elle, contre le monde entier et, en même temps, si triste. Et c'est ce que je ressens encore aujourd'hui vis-à-vis de sa mort." Ce n'était pas la première fois qu'il faisait face aux démons de la boisson et des drogues, puisqu'il enchaînait les excès, déjà, à l'âge de 18 ou 19 ans. C'est à cette époque, en tout cas, que sa mère l'avait envoyé au Canada pour une première cure.
Kate Barry, son combat pour "réparer de sa toxicomanie"
Kate Barry a elle aussi fait face à la toxicomanie et en avait fait l'un de ses combats. Avant de se mettre à la photographie, elle s'est battue pour la création d'Apte, "son centre pour aider les personnes toxico-dépendantes", se souvient Roman. "C'était sa façon de se réparer de sa toxicomanie, de se réparer tout court", ajoute-t-il. C'est quelque chose que je n'ai compris que très récemment, étant moi-même un ancien addict." Kate Barry était elle aussi tombée très jeune dans la drogue, peu après la naissance de Roman.
"Il y a un terreau, et en ce qui me concerne, mon enfance compliquée, l'absence de père, une famille d'artistes qui vit sous les projecteurs, tout ça fait de moi un bon candidat à la consommation excessive d'alcool, de drogue et ce qui va avec, rappelle-t-il. Au début, ça me semblait rock'n'roll, cool. Et je pensais trouver ma liberté. J'ai vite vu que c'était une prison." Cette fin d'année 2023 est décidément tournée vers le clan Gainsbourg. Outre la sortie du livre hommage de Kate Barry, Charlotte Gainsbourg a finalement ouvert les portes de l'hôtel particuliers de son célèbre père. Une véritable maison-musée, située au 5 bis de la rue de Verneuil, qui rencontre un succès fou auprès des visiteurs.
Retrouvez l'interview de Roman de Kermadec dans le magazine Paris Match.