Découvrir l'intimité de Serge Gainsbourg ? Voilà qui est désormais possible. Son hôtel particulier, qui n'a pas bougé d'un centimètre depuis sa mort survenue le 2 mars 1991, est devenu un véritable musée. Sa fille Charlotte Gainsbourg a travaillé dur pour que ce projet se réalise : les portes du 5 bis de la rue de Verneuil sont ouvertes depuis le mercredi 20 septembre 2023. Une annexe truffée d'archives vient compléter la visite, juste à côté, au numéro 14. Evidemment, les places sont limitées et tous les tickets mis en vente pour l'année 2023 se sont arrachés comme des petits pains.
On en sort un peu vulnérable et faillible
Si vous ne faites pas partie des chanceux à avoir décroché une place - 25€ pour la maison et le musée, 12€ pour le musée seul -, il faudra se contenter des bruits de couloirs... en attendant que de prochains tickets soient mis en vente. Le journal 20 Minutes, qui était sur place le jour de l'ouverture, a recueilli quelques témoignages de personnes frappées par l'énergie des lieux. "C'est un univers qui interpelle immédiatement parce qu'il mêle l'intimité de la sphère familiale et celle du travail et de l'inspiration, explique un témoin au quotidien. On en sort un peu vulnérable et faillible, parce qu'on est percuté par la puissance du lieu et la puissance du propos de Charlotte Gainsbourg. C'est une mise en abîme très forte."
La Maison Gainsbourg ouvre ses portes trente-deux ans après la mort du chanteur. Elle se compose de six pièces relativement sombres, contenant l'impressionnante collection de Serge Gainsbourg. Dans son hôtel particulier, on retrouve l'écorché en carton bouilli qui effrayait Charlotte Gainsbourg et sa soeur Kate Barry quand elles étaient petites, mais aussi des disques d'or, deux pianos, des titres de presse d'époque, parfois accrochés aux murs... ainsi que de nombreuses photographies des femmes aimées par le chanteur, souvent nues sur les images. La visite est guidée par Charlotte Gainsbourg elle-même, à l'aide d'un audioguide. Cette dernière susurre, à l'oreille des visiteurs, ses souvenirs d'enfance, des années 1970 jusqu'à la mort de son père, en 1991.