Repérée sur la foi d'un disque autoproduit en 2003, Janelle Monáe a sorti en 2010 son premier album sur le label de P. Diddy avec le concours du rappeur Big Boi d'Outkast et du délirant Kevin Barnes des psychédéliques d'Of Montreal. Titré TheArchAndroid, ce premier effort conceptuel se nourrissait de l'imagerie rétrofuturiste du Metropolis de Fritz Lang, c'est dire si les influences de la jeune artiste de 27 ans sont larges. Toute auréolée du succès de sa collaboration avec le groupe FUN sur le titre We Are Young - Grammy Awards 2013 de la chanson de l'année -, Janelle Monáe revient avec une alliée de choix, l'exigeante Erykah Badu, pour le clip Q.U.E.E.N.
Q.U.E.E.N. est le premier extrait de The Electric Lady, le deuxième album encore bien mystérieux de Janelle Monáe. Quel concept la jeune femme a-t-elle imaginé ? Des éléments de réponses avec le clip qui vient d'être dévoilé. La vidéo, d'une beauté et d'une efficacité redoutables, démarre dans un musée où tous les rebelles du XXIe siècle ont été emprisonnés. Parmi eux, Janelle Monáe et son acolyte Eryka Badu, rebaptisée pour l'occasion Badoula Oblongata, condamnées pour avoir lancé le projet Q.U.E.E.N. Et quand deux visiteuses jouent sur une platine vinyle le fameux Q.U.E.E.N., les deux reines se raniment, ainsi que les membres de leur groupe, Wondaland.
Entre Soul, jazz et hip hop, ce titre est un petit bijou vénéneux, à la basse infernale et aux cordes paradisiaques, comme si Michel Legrand collaborait avec Jay-Z et Aretha Franklin. Janelle Monáe rappe aussi bien qu'elle chante et son look, ultraléché, adoubé par Karl Lagerfeld qui l'avait invitée au premier rang d'un défilé Chanel, fait des merveilles dans ce petit délire scintillant de noir, de blanc et des swinging années 60.
Le clip se termine de manière très abrupte, laissant espérer que l'on n'a pas encore entendu l'intégralité du projet Q.U.E.E.N. de Janelle Monáe et Eryka Badu...