Ce vendredi 1er juin 2018, Jarry est venu présenter sur Europe 1 sa nouvelle émission, 3615 Arthur & Jarry, qui sera diffusée samedi sur TF1. Dans le Village médias de Philippe Vandel, l'humoriste a présenté le concept – un saut dans le passé, en 1992 très exactement – mais il a aussi évoqué sa paternité et l'homophobie dont il est victime.
Ouvertement homosexuel, l'humoriste et animateur de 40 ans est en couple et père de deux enfants nés par GPA (gestation pour autrui) le 30 juin 2016. Si Jarry est fier et heureux de sa paternité, il n'entend pas que des choses tendres. Jarry l'avait confié à Thierry Ardisson dans Salut les Terriens : "Il y a encore des gens dans la rue qui me disent 'Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?' ou 'Elle est où, la maman ?', 'Qu'est-ce que vous allez raconter à vos enfants ?' J'arrive pas à comprendre qu'aujourd'hui les gens ne se disent pas 'C'est quoi le mal, en fait, d'aimer ?'. Je comprends pas..."
Philippe Vandel repasse la séquence en expliquant que Jarry était au bord des larmes à ce moment-là. C'est d'ailleurs de nouveau le cas au moment où le comique se réécoute : "Oui, parce que les gens ne se rendent pas compte, commence-t-il, que c'est un parcours très difficile dans ce pays d'être papa quand on est homosexuel, même d'adopter c'est très compliqué. Il y a des choses qui m'affectent énormément : moi j'ai la chance de l'être [papa] aujourd'hui mais je croise tous les jours des gens qui aimeraient l'être ; même des hétéros qui essayent depuis des années et qui n'y arrivent pas."
Quant à l'homophobie, c'est une triste réalité à laquelle Jarry est parfois confronté. Dans la rue, on a pu lui dire que c'était une "abomination de le voir à la télé", par exemple : "Oui, je croise des gens qui s'intéressent juste à ma sexualité, pas à ma personne, répond avec pudeur l'humoriste. C'est difficile de se dire que tous les jours on prêche le vivre-ensemble et qu'il y a encore des gens qui s'attachent à des petites différences et que ces petites différences suffisent pour qu'ils veulent que vous ne soyez plus de ce monde. C'est très violent. Quand vous y êtes confronté, c'est quelque chose qui vous marque. À chaque fois, c'est des gens que j'ai envie de prendre dans les bras en leur disant : 'Mais tu perds tellement de temps à être dans cette haine.' Mais bon, c'est la vie." On entend l'émotion contenue dans la voix de l'interprète du spectacle Atypique. Un témoignage fort...