Du haut de son piédestal doré de rappeur fortuné, Jay Z aurait pu, tel un empereur fier et content, se reposer dignement sur ses lauriers. Mais avide d'expansion de son territoire et surtout insatiable compositeur, le chanteur est revenu le 8 juillet dernier sur le devant de la scène mondiale avec le très remarqué et remarquable Magna Carta... Holy Grail.
Et comme Jay Z (Shawn Carter de son vrai nom) ne fait rien comme tout le monde, c'est à la prestigieuse Pace Gallery du Museum of Modern Arts de New York que la star de 43 ans a frappé un grand coup de promo : près d'un mois après la sortie de son douzième et dernier opus, le rappeur a livré une performance artistique hors norme durant laquelle l'époux de Beyoncé a interprété pendant pas moins de six heures l'un de ses tubes (de circonstance), l'incroyable Picasso Baby.
Car s'il vient tout juste d'abandonner son tiret, liant le Jay au Z, du haut de son trône de rappeur tout-puissant, le chanteur se place en effet en trait d'union entre les différentes facettes qui constituent l'art : musique, peinture, sculpture, rap, pour lui, ces diverses catégories ne forment qu'un et c'est ce qu'il s'est employé à démontrer avec cette étonnante prestation.
Véritable événement, cette dernière a attiré une grosse poignée de happy few, parmi lesquels des visiteurs anonymes mais aussi des guests triés sur le volet commeJudd Apatow, le réalisateur Jim Jarmusch, la star de la série Girls Jemima Kirk, l'acteur Alan Cumming et bien d'autres encore... Tous ont donc admiré six heures durant un Jay Z en feu livrant son flow inimitable et se positionnant lui-même en tant qu'oeuvre d'art au beau milieu d'une scène d'un blanc immaculé.
Filmé par Mark Romanek, un condensé de cette performance époustouflante qui a vu le chanteur se mélanger à la foule de spectateurs a été diffusé le 3 août dernier sur la chaîne américaine HBO et mis en ligne dans la foulée. L'occasion pour le grand public de découvrir les exploits artistiques de celui qui assoit toujours davantage son emprise sur le monde de l'entertainment.
Mais à l'inverse du décor dans lequel il s'est adonné à ce concert-concept exceptionnel, Jay Z ne restera pas ad vitam eternam à l'abri de coups d'éclat et pourrait fort bien se voir éclaboussé par un scandale concernant sa vie privée.
La réputation du père parfait pour sa petite Blue Ivy (19 mois) et de mari aimant surprenant sa femme en plein concert vient en effet d'être écornée par les allégations d'un ex-mannequin et aspirante chanteuse (LIV de son nom de scène) qui assure que le rappeur lui aurait fait des avances, lui proposant carrément de devenir sa maîtresse (alors qu'il était déjà bien marié avec Queen B.). Ces révélations, véridiques ou non, feront-elles vaciller le royaume du souverain Carter ? C'est en tout cas le risque...