En août 2003, Marie Trintignant s'éteignait après avoir été victime de coups par son conjoint de l'époque Bertrand Cantat, membre du groupe Noir Désir. Elle avait alors 41 ans. Un drame auquel le père de Marie, Jean-Louis Trintignant (qui est mort vendredi 17 juin à l'âge de 91 ans), ne s'était jamais complètement remis : "À l'intérieur de moi, tout est détruit. Je devais venir la retrouver ce soir-là et je ne suis pas venu. Si j'avais été présent, elle ne serait sans doute pas morte. Cette culpabilité me pèse beaucoup parce que je suis presque sûr d'avoir raison", avait-il déclaré dans un recueil d'entretiens À la vie, à la mort en mars 2018.
La mort de sa fille Marie avait été un traumatisme de plus pour Jean-Louis Trintignant qui avait déjà été confronté à la mort de sa deuxième fille Pauline, une trentaine d'années auparavant : "Nadine (Trintignant) et moi avions loué un appartement à Rome pour deux mois, le temps du tournage du Conformiste. Un matin, je partais tourner, je suis allé embrasser Pauline dans son berceau. Elle était morte. On n'a pas su comment. J'ai dit à Nadine : soit on se suicide, soit on accepte de vivre pour Marie", avait-il confié à son ami André Asséo dans le livre Du côté d'Uzès en 2012.
En 2011, Jean-Louis Trintignant participait au Festival d'Avignon dans lequel Bertrand Cantat était aussi convié. La présence de l'ex-membre de Noir Désir avait choqué beaucoup de monde, Jean-Louis Trintignant le premier. Dans une interview accordée au Figaro à l'époque, le père de la défunte Marie Trintignant avait réagi avec force : "Je ne comprends pas qu'il puisse se présenter sur une scène cet été à Avignon. Ce qu'il a fait c'est tuer une femme. Et pour cela il a fait quatre ans de prison. Je l'avais trouvé sympathique mais il a été incapable d'assumer quoi que ce soit après le drame, la mort de Marie en 2003. Et aujourd'hui, c'est un homme que je déteste, et je vais dire une chose, il s'est conduit comme une merde et il est l'homme que je déteste le plus au monde", avait-il insisté.
Par la suite, dans une interview accordée à iTélé, Jean-Louis Trintignant avait de nouveau évoqué Bertrand Cantat et semblait un peu moins virulent même s'il détestait toujours le chanteur : "Je changerais de trottoir si je le voyais (...) Je ne peux pas dire que c'est de la haine, mais c'est quelqu'un que je ne veux pas rencontrer."
Aujourd'hui, père et fille se retrouvent au ciel et redeviendront plus proches que jamais.