Mais que serait une campagne présidentielle sans Mediapart ? Alors que les candidats s'activent sur le terrain, le parti présidentiel garde ses distances, le président Macron ayant confirmé son envie de retourner devant les urnes pour un second mandat sans avoir encore acté définitivement sa décision. Et, en attendant, les polémiques s'accumulent pour son gouvernement. Après le vote mouvementé du pass vaccinal, son ministre de l'Education est dans la tourmente.
En effet, Jean-Michel Blanquer a suscité un tollé suite aux révélations du site Mediapart qui a dévoilé, lundi 17 janvier, que le ministre se trouvait sur l'île d'Ibiza au moment de dévoiler au corps enseignant le nouveau protocole sanitaire des écoles, à la veille de la rentrée de janvier. Un protocole décrié, jugé incompréhensible et ensuite plusieurs fois modifié, qui avait été révélé dans les pages du journal Le Parisien le dimanche... Alors que le personnel éducatif a manifesté lors d'une première grève le 13 janvier - deux nouvelles journées de manifestations sont prévues les 20 et 27 janvier -, ces révélations de Mediapart viennent accentuer les crispations entre le ministre et les milliers de membres de l'éducation nationale.
Pour calmer la polémique, l'exécutif a réagi très vite. "Jean-Michel Blanquer a respecté les règles : être à moins de deux heures de Paris, en Europe et joignable. Le ministre était dans un cadre privé pour quatre jours de vacances, qu'il ait été à distance ou pas ne change rien", a fait savoir son entourage à LCI. Mais l'exécutif reconnait que "l'image n'est pas géniale" à un moment où la crise sanitaire bat son plein à cause du variant Omicron.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a lui aussi réagi depuis le plateau de Cnews. "Je ne suis pas là pour faire la leçon ou juger le ressenti des uns et des autres ou des Français dans un contexte de lassitude et de fatigue vis-à-vis de l'épidémie (...) Il y a une règle fixée par le gouvernement concernant les vacances, c'est d'être joignable en permanence, à sa tâche. Je n'ai aucune raison de penser que ce n'était pas le cas de Jean-Michel Blanquer", a-t-il rétorqué.
Au dernier décompte, vendredi 14 janvier, l'Education nationale annonçait plus de 14 000 classes fermées en France.