Les Thierry s'en sont allés, lui est resté. Après une longue carrière de commentateur sportif, sur RMC depuis 2001, Jean-Michel Larqué a annoncé qu'il tirerait sa révérence après la Coupe du monde qui se jouera du 14 juin au 15 juillet 2018 en Russie.
Consultant depuis trente-huit ans, l'expert du ballon rond de 70 ans a notamment formé des duos inoubliables avec Thierry Roland puis Thierry Gilardi qui lui a succédé sur TF1 en 2004. C'est forcément avec beaucoup de nostalgie et la tête remplie de souvenirs que le futur retraité se souvient de ces deux partenaires et amis avec une préférence pour Thierry Gilardi, décédé d'une crise cardiaque à 49 ans en mars 2008. "J'ai vraiment adoré Thierry Roland, mais en tant que commentateur Thierry Gilardi reste pour moi la référence absolue. Une voix, un rythme, une analyse. Il occupait tellement de place que j'ai dû m'adapter, redevenir vraiment technicien", confie Jean-Michel Larqué au Parisien, jeudi 5 avril 2018. Malgré sa performance équivalente à celle d'"une Formule 1", Thierry Gilardi avait malgré tout quelques points faibles qui pouvaient parfois peser sur ses collègues. "Son seul problème c'était qu'il était hyper anxieux, très tendu tout le temps, à 200 à l'heure", avoue Jean-Michel Larqué.
Au sujet de Thierry Roland mort, en juin 2012 à l'âge de 74 ans, Larqué se souvient d'un jour en particulier, le soir du 12 juillet 1998 quand la France a remporté la Coupe du monde en s'imposant 3 à 0 contre le Brésil. L'euphorie a littéralement gagné Thierry Roland, bouleversant toutes les habitudes de l'homme pourtant si bien réglé : "Sur le moment, je suis très surpris, ce n'est pas le Thierry Roland que je connais. Il avait plein de rituels, commençait et finissait ses commentaires toujours pareil, on changeait juste les noms propres. Il n'aimait pas l'aventure, ni changer. Je m'attendais à ce qu'il remercie l'équipe de France pour son parcours. Et là il se lâche, il avait rêvé toute sa vie de ce match. Il redevient un gosse", raconte-t-il.
Malgré leur grande complicité, les deux hommes ont pourtant connu l'épreuve de la discorde. Ils s'étaient violemment accrochés lors de la Coupe du monde 2002 alors que leurs micros n'étaient pas fermés. Un clash qui n'a remis en cause la solidité de leur amitié. "On était de vrais amis. Il avait un côté possessif. Sur un match je prenais souvent l'avion plus tard que lui, et il n'aimait pas. Il fallait être ensemble", partage Jean-Michel Larqué. Une exigence qui doit indéniablement lui manquer aujourd'hui encore.
L'intégralité de l'interview de Jean-Michel Larqué est à retrouver dans Le Parisien en kiosques le 5 avril 2018.