Jean-Pierre Coffe, mort dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 mars 2016 quelques jours après son 78e anniversaire, est parti moins discrètement qu'il l'aurait voulu. "Moi, je savais déjà hier (mardi) qu'il nous avait quittés, confiait mercredi matin Laurent Ruquier, endeuillé. Il souhaitait partir en toute discrétion, c'étaient ses dernières volontés. Bon, évidemment, l'information a fuité, comme toujours. C'est raté, j'ai envie de dire, parce que de toute façon, la discrétion et Jean-Pierre Coffe, c'est deux choses qui n'allaient pas vraiment ensemble, donc j'avais beaucoup de doute sur le fait que ça puisse rester secret pendant si longtemps. (...) Vraiment, il souhaitait partir sans qu'on en fasse trop. C'est assez curieux parce que c'est l'inverse. C'est raté, j'ai même envie d'en rire parce que je dois dire, je trouve ça presque comique, le fait qu'il ait envie de partir discrètement alors que ça ne lui correspond pas tant que ça."
Aussi discret dans sa vie personnelle, "fou d'amour pour son magnifique compagnon Christophe" et papy comblé, ainsi que l'a souligné son ami intime Philippe Geluck, que haut en couleur dans son personnage public, le trublion de la gastronomie et du PAF s'est toutefois éteint loin des projecteurs. C'est chez lui, dans la "grande maison aux volets verts" qu'il occupait depuis plus de quarante ans au lieu-dit La Forêt, sur la commune de Lanneray (Eure-et-Loir) peuplée d'à peine 600 âmes, qu'il a rendu la sienne, et c'est là qu'il désirait reposer pour l'éternité.
Il ne voulait pas de sacrements (...) Ensuite, les amis viendront vider la cave.
"Jean-Pierre Coffe souhaitait que ses cendres soient dispersées dans son jardin de Lanneray", révèle en effet le quotidien régional L'Écho républicain, qui précise par ailleurs que le critique gastronomique et auteur "ne souhaitait pas que l'annonce de son décès soit divulguée avant son incinération". "Rien n'a encore filtré sur le lieu choisi par ses proches pour ses obsèques, mais Jean-Pierre Coffe ne voulait pas de sacrements, à la différence de sa mère", note encore le journal local. Et de citer le défunt, pour un épilogue qui fera honneur à son amour de la bonne chère : "Ensuite, les amis viendront vider la cave."
Au cours de précédents entretiens avec L'Écho républicain, Jean-Pierre Coffe avait évoqué les circonstances de son installation à Lanneray, où, habitant très réservé, il avait trouvé la quiétude et la nature et où il assurait "qu'il mourrait" : "J'attaque ma trente-huitième année dans cette maison. Auparavant, je vivais avec une dame dans une petite maison, qu'on appelait La Chaumière, qui était ravissante. Le soir, on voyait les sangliers, les biches ou les cerfs venir boire. Mais la maison était sombre. Je cherchais un endroit où il y avait de la lumière et il y avait cette maison qui était en ruine. [C'est] Par hasard, grâce à cette dame, c'était sa résidence secondaire. C'est pratiquement l'amour qui m'a fait venir ici", expliquait-il en décembre 2012, à l'époque où il se consacrait à la rédaction, dans son bureau-bibliothèque, de ses mémoires parus en 2015 chez Stock, Une vie de Coffe. Après quoi "il rêvait d'écrire un roman", souligne aussi le quotidien, constatant "qu'il n'en aura malheureusement pas eu le temps".
GJ