

Après 35h de garde à vue, Jean-Vincent Placé a été présenté devant un magistrat du Parquet de Paris ce vendredi 6 avril 2018 pour se voir signifier les poursuites retenues contre lui après son arrestation dans la nuit de mercredi à jeudi dans un bar de la rue Princesse, dans le 6e arrondissement de Paris. L'ancien secrétaire d'État chargé de la Réforme de l'État et de la Simplification de Manuel Valls et ex-sénateur écologiste de l'Essonne sera jugé en correctionnelle le 11 juillet, selon son avocat.
Ivre, il aurait proposé de l'argent à une jeune femme pour danser avec son ami, l'aurait insultée, avant de s'en prendre au videur puis à la police... Selon le récit de cette nuit d'ivresse signé Libération, J.-V. P. a "retourné le bar comme une équipe de rugby".
Tu veux que je te mette un coup de boule ?
Nos confrères racontent que l'homme politique a pénétré dans l'établissement et manqué de respect à tout le monde ou presque. "Il s'est pointé comme un roi, avec un melon pas possible, sans dire bonjour ni merci ni merde." C'est alors qu'il importune le barman, lui réclamant "à boire", puis une jeune femme sur la piste de danse. Le videur est alors appelé pour calmer le jeu. C'est une armoire à glace, mais Placé est assez saoul pour le défier d'un élégant : "Tu veux que je te mette un coup de boule ?" Le videur en question a raconté sur RTL que l'ancien sénateur l'aurait alors menacé de le "renvoyer chez lui" : "Il a dit 'on n'est pas au Maghreb ici, je vais t'envoyer à Ouagadougou dès le premier vol.'" Le témoin de Libération n'a en revanche pas rapporté d'insultes racistes.
Ce qui a finalement causé la perte de Jean-Vincent Placé, c'est la présence dans le bar d'un commissaire divisionnaire. Selon Libération, il n'aurait pas tardé à appeler ses collègues. Il est 1h45 du matin quand une voiture de police et une autre de la BAC bloquent la rue devant le bar. Jean-Vincent Placé s'en prend aux forces mais finira bien la nuit en cellule de dégrisement puis en garde à vue où il a été entendu pour des faits "d'outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique, insulte à caractère raciale et violence sans incapacité commise sous l'emprise de l'ivresse."
Jean-Vincent Placé, qui n'a pas manqué de mettre en avant ses anciennes fonctions ministérielles, avait un taux de 2,32 g d'alcool par litre de sang. L'ami, sénateur centriste, qui l'accompagnait n'a lui pas été mis en cause selon l'AFP.