

Emprisonné depuis fin mai, Jérôme Kerviel sera bientôt remis en liberté. La cour d'appel de Paris a accepté, ce jeudi 4 septembre, sa libération sous bracelet électronique. L'ex-trader, devenu le symbole de la lutte contre le système bancaire, est condamné pour avoir causé une perte de 4,9 milliards d'euros à la Société Générale.
"Jérôme Kerviel est admissible au processus d'aménagement de sa peine. Il sortira de Fleury-Mérogis ce lundi [le 8 septembre, NDLR] et il va reprendre le cours d'une vie tout à fait normale", a déclaré à la presse son avocat, David Koubbi. Pour appuyer sa demande devant la cour d'appel, l'avocat a présenté "une promesse d'embauche dans un société respectable" - le choix du vocable est savoureux et cristallise le conflit qui l'oppose toujours à la Société Générale - en précisant que son client disposait d'un appartement.
Selon la procédure, écrit l'AFP, après avoir quitté la prison, Jérôme Kerviel devrait se rendre dans un service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) où un bracelet électronique lui sera posé. Il pourra ensuite regagner son domicile avec un surveillant qui procédera au paramétrage du dispositif. L'appareil avertit à distance par une alarme si le porteur ne respecte pas les contraintes qu'impose sa surveillance ou s'il tente de le retirer. En tout, Kerviel aura passé près de cinq mois derrière les barreaux au cours de ses deux séjours en prison.
Le combat continue
En octobre 2012, Jérôme Kerviel était condamné à cinq ans de prison dont trois ferme ainsi qu'à des dommages et intérêts d'un montant record : 4,91 milliards d'euros. En mars dernier, la cour de Cassation confirmait la peine de prison du jeune homme de 37 ans mais annulait ses dommages et intérêts, lesquels feront l'objet d'un nouveau procès devant la cour d'appel de Versailles. À ce moment-là, Kerviel est en Italie, il marche. Après avoir rencontré le pape François en février, il avait décidé de faire à pied la route ralliant le Vatican à Paris. S'il ne terminera pas son périple, arrêté à Menton le 19 mai à minuit, Kerviel a retrouvé le goût de vivre et confiance en l'avenir.
Son combat contre la Société Générale n'est pas terminé. Outre la question des dommages en suspens, une information judiciaire a été ouverte à Paris pour escroquerie au jugement et faux et usage de faux. Information judiciaire directement liée aux plaintes déposées par Jérôme Kerviel qui accuse la Société Générale d'avoir aggravé après son départ les pertes qu'on lui a imputées.