Vendredi 27 juillet, la cérémonie d'ouverture donnera le coup d'envoi des Jeux olympiques de Londres. Durant quinze jours, les athlètes tricolores vont tenter de décrocher une médaille olympique, consécration suprême pour tout sportif de haut niveau. Parmi eux, certains sont favoris pour décrocher l'or. C'est le cas de Teddy Riner en judo, où la France excelle depuis des années. Mais chez les femmes, une autre figure du combat domine sa discipline. Lucie Décosse.
Pourtant, la jeune femme aurait pu ne jamais exercer son art au haut niveau. C'est à 6 ans que la petite fille pousse la porte d'un dojo pour la première fois, du côté d'Ecouen dans le Val d'Oise, après une initiation scolaire. Elle ne quittera plus les tatamis par la suite, malgré une route semée d'embûches...
Fille d'un inspecteur de police et d'une mère guyanaise assistante sociale, la petite Lucie quitte sa Haute-Marne natale pour la Guyane, où elle fera ses premières armes avec un kimono. La jeune fille domine et remporte le titre de championne de Guyane avant de filer dans l'Hexagone pour perfectionner sa technique. Mais d'échec en échec, c'est finalement à Orléans qu'elle échoue et qu'elle démontrera un talent certain malgré un retard immense en termes de physique et de technique. "Je n'ai pas senti chez toi une motivation extrême pour le judo. Franchement, je ne pense pas que tu sois faite pour ça" lui avait même dit son ancien entraîneur à Ecouen...
Pourtant, malgré l'éloignement avec la famille, Lucie Décosse, dès ses 16 ans, s'impose comme un petit prodige de son sport, au point d'intégrer l'INSEP après avoir tout gagné à 17 ans révolus. Le début d'une ascension fulgurante. Elle débute ainsi par un titre de championne du monde junior à Nabeul en Tunisie en 2000 face à Ayumi Tanimoto. Par la suite, la judokate, boulimique de travail et discrète, glane pas moins de trois titres de championne du monde et quatre titres de championne d'Europe. Mais alors qu'on l'annonce comme la favorite des JO de Pékin, elle s'incline en finale face à... Ayumi Tanimoto. Son plus grand échec jusque-là.
Amatrice de raclette, fan de voyages et adepte du shopping, Lucie Décosse ne va pas pour autant baisser les bras. Avec Londres en objectif, elle mène en parallèle une préparation minutieuse et des études de journalisme, avec une spécialisation dans la télévision. A l'approche du grand rendez-vous, elle enchaîne les compétitions, les victoires (7 titres lors du légendaire Tournoi de Paris, record absolu), et "met de côté" son homme pour mieux préparer ce rendez-vous qu'elle ne veut en aucun cas manquer.
Une médaille "pour [sa] famille d'abord. Et puis pour moi." Et Lucie Décosse a prévenu, elle ne veut que l'or. Toutes ses journées sont consacrées à cet objectif. Régime alimentaire, repos, entraînement... Pourtant, celle qui a été élue femme de l'année 2011 reste une femme comme les autres : "Ce n'est pas parce que les JO approchent que je ne peux pas aller chez l'esthéticienne me faire épiler !"
Une femme comme les autres, qui à 30 ans, reste l'une des plus grandes judokates tricolores.