A Wimbledon version JO, le bourreau des Français s'appelle Bryan. Un monstre bicéphale à deux têtes, les jumeaux Bob et Mike, véritable machine de guerre sur le circuit pro qui s'est donc offert en l'espace de deux jours la paire Richard Gasquet - Julien Benneteau et le duo composé de Michaël Llodra et Jo-Wilfried Tsonga...
Mais pour autant, voir un podium avec deux marches occupées par des tricolores est une réjouissance que les Jeux olympiques de Londres n'avaient pas encore offert à la délégation tricolore. Car elle était bien là la satisfaction. Richard Gasquet et son complice Julien Benneteau, balayés par les jumeaux Bryan (6-4, 6-4) en demi-finale, se sont repris pour aller décrocher une médaille de bronze en battant les Espagnols, David Ferrer et Feliciano Lopez (7-6, 6-2).
Des Espagnols qui eux-mêmes étaient tombés face à une solide équipe composée de Jo-Wilfried Tsonga et Michäel Llodra, au terme, une nouvelle fois, d'un match marathon, conclu sur un troisième set d'anthologie, 18-16 (6-3, 4-6, 18-16). Une performance qui méritait bien un grand n'importe quoi dans la célébration, entre Michaël Llodra qui s'écroulait au sol, Jo-Wilfried Tsonga qui se couchait sur son partenaire dans une étreinte virile, et la fameuse danse de Jo reprise avec beaucoup d'ironie par son compère...
Et si la déception de la finale perdue fut bien évidemment présente l'espace de quelques minutes, c'est bien la joie de deux paires de médailles olympiques qui régnait du côté des tricolores, aux anges après avoir reçu leur récompense et paradé dans le Center Court de Wimbledon. "L'instant sur le podium restera un des plus beaux de ma carrière. (...) Nous voir tous les quatre sur le podium, j'en avais des frissons. Je repars en ayant tout donné, et profité de chaque instant" confiait un Jo-Wilfried Tsonga extatique.
"J'en pouvais plus ! Je zappais, et j'avais le match des deux dingos (Tsonga-Llodra en demi-finale, ndlr), puis Phelps qui faisait un truc de dingue, puis Manaudou qui sortait de nulle part. Et quand tu vois les podiums avec les mecs qui ont la médaille, tu te dis, eux ils l'ont ; demain, c'est peut-être moi qui serais à leur place. Et tu essayes de ne pas trop y penser, sinon, tu pars en vrille" expliquait Julien Benneteau à l'issue de sa petite finale qui lui offrait le bronze.
Le tennis français pouvait partir la tête haute, le public du Center Court louer les Bleus, Wimbledon avait le temps d'un après-midi des airs de Roland-Garros. Mais en vert.