Tandis que son illustre père exhibait à Paris ses talents de chanteur, en remplissant le Stade de France, et ses restes honorables de tennisman, en disputant le trophée Lagardère 2010, Joakim Noah finalisait enfin la renégociation de son contrat avec les Chicago Bulls, après des semaines de tractations qui ont notamment empêché le jeune colosse tricolore de prendre part au Mondial de basket avec les Bleus, tombés en huitièmes de finale contre l'hôte turc.
Dans le dernier épisode de la saga, les efforts des dirigeants de la franchise de Chicago pour faire venir l'ailier star de Denver Carmelo Anthony, qui aurait alors pu faire l'objet d'un échange avec le Frenchie que la NBA comme son père surnomment Jooks, lui plombaient le moral en même temps que l'évolution des discussions.
Mais cet été de tensions a connu un dénouement totalement en faveur de Joakim Noah, qui affirmait son envie de continuer sous la tunique rouge mais faisait valoir que son sort n'était pas entre ses mains, mais bien entre celles de ses dirigeants. Suivant l'avis d'une ancienne immense gloire des Bulls, le fantastique Scottie Pippen (2e meilleur scoreur du club après son légendaire meneur Michael Jordan), qui a avoué "adorer Joakim" sur le terrain et en dehors, la franchise de l'Illinois a finalement entériné la suite de son aventure avec le fils Noah... dans des conditions très avantageuses.
Plus de 50 millions de dollars selon Le Parisien, 60 millions selon L'Equipe, les deux quotidiens reprenant les estimations de divers newspapers outre-Atlantique : voilà approximativement l'accord financier colossal trouvé par les deux parties pour cette prolongation de 5 ans du contrat de Jooks chez les Bulls ! Le Frenchy de 25 ans, désormais bien installé après trois saisons au club et qui peut en outre se targuer d'être devenu le 12e meilleur vendeur de maillots de la NBA (Tony Parker le devance de peu, au 10e rang), devrait par ailleurs être en mesure de toucher plusieurs bonus en fonctions des performances à venir. On imagine qu'un billet pour les play-offs, manqués de peu ces deux dernières saisons par les Bulls, est plus que jamais la principale carotte... La franchise de l'Illinois a d'ailleurs fait dans le lourd et l'impactant pour atteindre cet objectif, enrôlant, après avoir lâché la piste Melo, l'ailier des Utah Jazz Carlos Boozer pour former une paire d'intérieurs irrésistible avec Jooks. Il faudra toutefois patienter pour voir le tandem à l'oeuvre, Boozer s'étant bêtement blessé à la main et étant indisponible pour le début de la saison régulière.
Des performances susceptibles de crever le plafond (notamment une moyenne de 11 rebonds par match la saison dernière pour le pivot français), un salaire astronomique et une générosité et une rage de gagner toujours débordantes : Joakim Noah peut sereinement viser les sommets de la NBA !
G.J.