Johana Gustawsson, la Française reine du thriller, installée dans l'un des pays les plus heureux du monde, une désillusion pour elle j’ai senti un certain rejet.

Publiée dans une trentaine de pays à seulement 46 ans, la marseillaise Johana Gustawsson est devenue une des reines du polar dans le monde. Son dernier ouvrage, Les Morsures du silence, un thriller glaçant où le lecteur devient lui-même l’enquêteur, rencontre déjà un franc-succès. Le magazine Gala, en kiosques le 23 janvier 2025, a décidé de l'interviewer. Et on apprend que cette Française a décidé de vivre à des milliers de kilomètres de la France.

Etudes de droit Aix-en-Provence, puis à Sciences Po, journaliste à Paris, habitante de Londres pendant 10 ans pour suivre son mari Mattias qui travaille dans la finance... Johana Gustawsson vit à présent en Suède, toujours pour suivre sa moitié. Le plan, au départ, n'était pas celui-là, avec leurs trois garçons (les jumeaux William et Alexander, 7 ans, et l’aîné Maximilian, 11 ans), le couple devait s'installer à Marseille pour se rapprocher de la famille de l'autrice, mais la crise du Covid a tout chamboulé. Direction donc l’île de Lidingö, reliée par un pont à Stockholm. 

Celle qui a aidé Laëtitia Milot a écrire sa biographie, Je voulais te dire... et dont le thriller On se retrouvera a été adapté en téléfilm pour TF1, aime vivre dans ce pays pour plusieurs raisons. "Les lois sociales sont très féministes. Les femmes peuvent faire carrière sans avoir à se battre et on voit souvent plus de papas venir récupérer leur enfant à la sortie de l’école. La politique de redistribution est aussi appréciable", raconte-t-elle. Autre bon point, le dentiste est gratuit pour tous les enfants jusqu'à 18 ans.

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Mais tout n'est pas rose en Suède, du moins quand on vient de l'étranger. Si elle connaissait le pays pour y avoir été de nombreuses fois, y vivre est différent. "Lorsque je m’y suis installée pour de bon, j’ai senti un certain rejet. Un désintérêt. Les gens ne souhaitaient pas créer du lien avec moi. Beaucoup de Suédois s’expatrient mais ils reviennent toujours et sont très attachés à leurs traditions. Par ailleurs, si je comprends cette langue, je parle plus volontiers anglais et cela pose problème. En fait, c’est comme si j’étais allée m’installer chez ma meilleure amie et que je découvrais qu’elle n’était pas la personne que je croyais. Cela m’a mise en colère", révèle Johana Gustawsson.

Une adaptation compliquée mais qu'elle a mis de côté pour écrire son nouveau roman dont l'intrigue se déroule justement sur cette île. Et puis, elle est heureuse de voir que ses enfants, eux, sont épanouis en Suède : "Je me réjouis de voir mes fils grandir dans cette île, entre mer et forêt, faire du sport tous les jours. Vivre en liberté. Ils sont heureux et c’est le seul baromètre qui compte pour moi. Ils ont une enfance idyllique, comme dans un cocon." 

Rappelons qu'en 2024, la Suède figurait dans le Top 10 des pays les plus heureux du monde selon le rapport mondial sur le bonheur. Celui-ci est basé sur l’évaluation que les gens font de leur bonheur, ainsi que sur des données économiques et sociales concernant six facteurs clés : le soutien social, le revenu, la santé, la liberté, la générosité et l’absence de corruption.