Mi-avril 2018, le tribunal de grande instance de Nanterre gelait les biens et revenus français de Johnny Hallyday mais refusait à ses aînés un droit de regard sur son dernier album. L'artiste, mort début décembre, avait en effet validé dix chansons auprès de sa maison de disques trois semaines avant sa mort. Dans une interview accordée au Figaro, Thierry Chassagne, PDG de Warner Music France, dernière maison de disques de Johnny Hallyday, éclaircit la seule question qui à ce jour passionne les fans : quand le grand public pourra-t-il enfin écouter les dernières chansons de Johnny ?
Dans cet entretien, Thierry Chassagne revient sur le marché du disque, le succès retrouvé des musiques urbaines, comment elles avaient particulièrement souffert du piratage et la manière dont le streaming a redonné des couleurs à certains artistes. Enfin, il évoque le destin du dernier album de Johnny Hallyday : "L'album n'est pas bloqué par la justice. Il y a eu une demande dans ce sens mais la justice l'a rejetée. Car tout le monde a vu que Johnny était très impliqué dans cet album. Cet album lui tenait vraiment à coeur. C'est d'ailleurs un disque exceptionnel. Il sortira cet automne entre octobre et novembre."
Tout le monde a vu que Johnny était très impliqué dans cet album
Et Thierry Chassagne d'ajouter : "C'est une sortie majeure pour Warner et pour toute l'industrie de la musique en France. Il y aura effectivement un dispositif exceptionnel, à la hauteur de l'événement."
Selon un document officiel de Warner, les dix chansons validées par Johnny Hallyday pour commercialisation portent les titres suivants : Made in rock n'roll, Mon pays c'est l'amour, L'Amérique de William, 4 m², Back in LA, J'en parlerai au diable, Pardonne-moi, Je ne suis qu'un homme, Tomber encore et Un enfant du siècle. Dans une récente interview à La Voix du Nord, David Hallyday donnait son sentiment sur le peu qu'il a pu en entendre : "J'ai écouté deux titres dans la voiture avec pas mal de bruit derrière. Ce que je peux vous dire, c'est que la voix de mon père est exceptionnelle, c'est ce qui ressort. On a cette voix riche et forte qu'on retrouve sur tous ses albums. C'est difficile d'en dire plus car c'était des maquettes mais en tout cas, quelle voix !"
Jeudi 24 mai, les avocats des uns et des autres se sont retrouvés brièvement au tribunal afin de fixer un calendrier judiciaire pour étudier la validité du testament signé en Californie par Johnny Hallyday en juillet 2014. À l'issue de cette audience, Laeticia Hallyday a tenu à préciser fermement, via un communiqué de son avocat, que "sa seule préoccupation [était] de veiller au respect des dernières et très claires volontés de son défunt mari" mais qu'elle restait de fait "ouverte à toute discussion et proposition de conciliation permettant de faire respecter les dernières volontés de Johnny Hallyday et de rétablir un climat apaisé au sein de sa famille".