Membre essentiel de la rotation chez les New Orleans Pelicans, Jrue Holiday a décidé de laisser ses partenaires entamer la saison de NBA 2016-2017 sans lui, et ils ne peuvent que le soutenir dans son choix : le basketteur de 26 ans a pris un congé à durée indéterminée pour se consacrer totalement à son épouse Lauren alors que celle-ci, enceinte d'une petite fille, est atteinte d'une tumeur au cerveau.
Le joueur né et formé en Californie, qui évolue en Louisiane depuis 2013 après avoir porté le maillot des 76ers de Philadelphie, s'est épanché sur cette épreuve auprès du média régional NOLA.com. "Ma famille passe avant le basket, a-t-il souligné. Bien sûr, j'ai une chance inouie de pratiquer ce sport et de me trouver dans la position dans laquelle je me trouve, mais ma femme est la chose la plus importante au monde à mes yeux. Elle passe avant tout le reste."
Être d'abord un mari
Double championne olympique (2008 et 2012) et championne du monde (2015) avec l'équipe de football féminin des États-Unis, retraitée depuis la fin de la saison 2015, Lauren Holiday (née Cheney), 28 ans, était enceinte de six mois lorsque les médecins ont décelé fin juin une tumeur sur le côté droit de son cerveau. Par chance, elle est opérable et ne constitue pas une menace pour la santé de la petite fille que le couple s'apprête à accueillir ; il n'en demeure pas moins que le diagnostic a été dur à encaisser pour le couple, qui s'est connu à UCLA en 2008 et s'est marié en 2013 : "Évidemment, nous étions et sommes toujours très enthousiastes à propos de la naissance de notre premier enfant, mais notre attention s'est reportée de cette merveilleuse bénédiction sur le fait d'avoir la certitude que tout ira bien pour Lauren et l'enfant, a expliqué Jrue Holiday. Notre priorité, pour le moment, c'est d'être capables de gérer les symptômes de Lauren tout en poursuivant une grossesse relativement saine." Et, s'il admet que son épouse a "des bons et des mauvais jours", souffrant notamment d'un engourdissement dans la partie droite du visage en raison de la pression qu'exerce la tumeur sur un nerf, il se veut positif : "C'est incontestablement une guerrière, la femme la plus forte que je connaisse. C'est la raison pour laquelle je l'ai épousée."
Bébé est attendu mi-octobre, mais les futurs parents espèrent pouvoir déclencher l'accouchement (peut-être dès fin septembre) afin de permettre que l'intervention pour retirer la tumeur de Laurent ait lieu le plus tôt possible. L'équipe médicale a d'ores et déjà prévu de pratiquer l'opération six semaines après la délivrance.
Alors que la reprise du championnat de NBA approche, Jrue Holiday se félicite de l'attitude des Pélicans de la Nouvelle-Orléans et de ses coéquipiers qui, à trois semaines de la reprise de l'entraînement, l'ont publiquement assuré de leur plein et entier soutien : "Il n'y a eu aucune pression pour que je sois avec l'équipe ou que j'aie à choisir entre l'équipe et ma femme. Ils m'ont dit d'être d'abord un mari. Je ne crois pas qu'ils sachent à quel point leur soutien compte, pour ma famille et moi." Dell Demps, manager de la franchise sudiste endeuillé cette année par la mort tragique de la femme de l'entraîneur Monty Williams, leur a adressé des mots touchants et a salué leur "lien spécial" ; lui-même sait ce que Jrue et Lauren endurent : sa propre épouse, Anita, a dû affronter en 2008 un cancer ovarien et s'est fait retirer en 2009 une tumeur au cerveau.
Les prochaines semaines seront sous tension, pour un dénouement à l'automne que tous espèrent doublement heureux.