La gagnante de Pékin Express 2020 et son compagnon Denis ont leur propre restaurant Le Bar Chez Jean, en Corse. Et, comme pour tous les restaurateurs, Julie et son cher et tendre font tout pour rester la tête hors de l'eau durant cette crise. Interrogée par Purepeople, la belle jeune femme de 36 ans s'est confiée sur sa vie professionnelle depuis la fin du confinement et sur son rythme de travail effréné.
Comment allez vous depuis la fin du confinement ?
Déjà, je peux dire que le confinement a été une chance au niveau familial. On a notre restaurant donc on travaille tous les soirs et on a un rythme de vie effréné. Du coup, quand on était tous les trois à la maison, notre fille Déa a vécu sa plus belle vie. On a en plus la chance de vivre dans un beau cadre. Donc c'est vrai que le confinement a été difficile professionnellement et un peu psychologiquement, mais au niveau familial c'était cool. Une fois le confinement terminé, on avait hâte de retourner au travail. Depuis, on va bien, il a juste fallu se réadapter. On était heureux et excités mais aussi un peu tristes de ne plus être dans notre petit cocon.
Comment s'est passée la réouverture du restaurant ?
C'était super, on a retrouvé toute l'équipe. Et la réouverture a été un peu folle parce qu'on a vécu notre victoire à Pékin Express confinés, et là les gens venaient au restaurant pour nous voir. En plus, on a de nouveau ouvert en juin, période à laquelle le tourisme démarrait en Corse. Donc on a eu un nombre incroyable de visites. On a pu enfin partager un peu cette expérience avec tout le monde.
Avez-vous pu maintenir tous les emplois dans votre restaurant ?
Oui on a pu maintenir tous les emplois et on en est très heureux car nos employés sont comme notre deuxième famille. La seule chose qui a changé c'est qu'on a recruté beaucoup moins de personnes pour la saison d'été même si on savait qu'on allait en baver. C'était un marathon de l'ouverture au 30 septembre. On travaillait 7j/7j. On a cravaché mais on n'avait pas le choix si on voulait tenter de se relever.
Cela vous est-il arrivé de craquer ?
Tu es obligé, c'est humain même si heureusement, on est beaucoup soutenu par notre famille. J'ai la chance que ma maman vive collée à nous donc elle s'occupe beaucoup de notre fille pour nous soulager. Il y a des soirs où Denis s'est organisé pour ne pas que je vienne travailler. Je me couchais à 20h sans avoir mangé ni rien. Un service dans notre restaurant en pleine saison, c'est environ treize kilomètres par jour parcourus, ce n'est pas rien. La journée on a notre fille et je refuse de la priver de quoi que ce soit parce que je suis fatiguée.
Vous nous aviez parlé du fait d'investir une partie des 100 000 euros dans votre affaire, qu'en est-il ?
On s'est dit qu'on avait de la chance de gagner Pékin Express cette année. On espère pouvoir utiliser cet argent pour nos projets, mais pour le moment on n'a pas décidé d'investir. La situation est très compliquée donc on préfère garder cette somme en cas de coup dur. Si on s'en sort, on pourra s'en servir pour notre affaire ou d'autres qui sait. On a 35 ans donc c'est le moment ou jamais.
Que pensez-vous des dernières mesures prises ?
Je pense que c'était inévitable, on a laissé la situation s'aggraver donc on n'a pas le choix. Des vies sont en jeu donc des mesures sont nécessaires pour ralentir le virus. Mais je me dis que nous les restaurateurs, on prend cher. On n'a pas quatre cents personnes dans notre restaurant, les gestes barrières sont respectés, le masque est porté... Je ne pense pas que ce soit les plus gros lieux de contaminations. Je pense au métro par exemple et je me dis que c'est fou parce qu'ils sont blindés, mais nous on va peut-être devoir fermer. Des gens perdent leur gagne-pain à cause de la crise. Personne ne s'est encore remis des trois mois de fermeture et là, c'est reparti.
Avez-vous des craintes pour votre restaurant ?
Pour le moment en Corse, on n'est pas encore sur un couvre-feu mais si cela arrive, ce sera impossible pour nous. On ne fait que le service du soir donc si on doit fermer à cette heure-ci, on n'ouvrira plus le soir, ce ne sera pas gérable. Déjà en fermant à minuit c'est parfois compliqué. En Corse-du-Sud, on a eu un arrêté préfectoral qui nous oblige à fermer à minuit depuis un mois et demi et ça a été prolongé avant-hier. Chaque jour, on se demande à quelle sauce on va être mangé et si on va réussir à terminer l'année. Je me demande comment va se passer la soirée du 31 décembre car c'est notre plus grosse soirée.
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